Entre surpoids et obésité, 47,3 % des adultes en France sont en excès pondéral. Tel est le constat issu de l’enquête ObÉpi 2020 dont les résultats ont été présentés le 20 février lors d’une conférence de presse.
Conduit à l’initiative de la Ligue contre l’obésité et coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier, dans l’esprit des études ObÉpi-Roche arrêtées en 2012, ce travail a été mené en septembre 2020 auprès de 9 598 personnes majeures résidant en France métropolitaine.
Un doublement de l’obésité depuis 1997
Ses résultats publiés dans la revue Journal of Clinical Medicine sont édifiants. Depuis 1997, « la prévalence du surpoids fluctue toujours autour de 30 % alors que la prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide, avec un doublement en 23 ans, expose le Dr Annick Fontbonne, médecin épidémiologiste à l’Inserm, co-auteure de l’enquête. Elle est ainsi passée de 8,5 % en 1997 à 15 % en 2012 puis17 % en 2020. L’augmentation est encore plus marquée pour l’obésité morbide, la prévalence de cette dernière ayant été multipliée par près de sept sur la période ».
Une hausse plus marquée chez les plus jeunes
Si les plus âgés sont davantage en surpoids ou obèses que leurs cadets (l’excès de poids touchait 57,3 % des 65 ans et plus contre 23,2 % des 18-24 ans), c’est dans les tranches d’âge les plus jeunes que l’augmentation de prévalence de l’obésité était la plus forte. Depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de 4, et par près de 3 chez les 25-34 ans.
Des différences entre les sexes sont également observées. En 2020, les hommes étaient plus souvent en surpoids que les femmes (36,9 % contre 23,9 %). C’était l’inverse pour l’obésité, avec 17,4 % d’obèses chez les femmes et 16,7 % chez les hommes.
Des disparités régionales et socio-professionnelles
Sans changement par rapport aux enquêtes passées, la prévalence de l’obésité en 2020 dépassait 20 % dans le Nord et le Nord-Est de la France. Elle était la plus basse (moins de 14,5 %) en Île-de-France et dans les Pays de la Loire.
L’enquête ObÉpi 2020 confirme également les disparités socio-professionnelles : la prévalence de l’excès de poids était de 51,1 % chez les ouvriers, 45,3 % chez les employés, 43 % chez les professions intermédiaires et 35 % chez les cadres. La tendance est la même quand on s’intéresse à l’obésité : si les chiffres étaient proches pour les ouvriers (18 %) et les employés (17,8 %), ils étaient nettement plus faibles chez les cadres (9,9 %).
Mais comme les soulignent les auteurs de l’étude, aucune population n’est épargnée par cette tendance à la hausse.
Une prochaine « photographie » ObÉpi du surpoids/obésité en France, qui s’appellera désormais ObéFrance, est prévue pour cette année 2023.
Sérologie sans ordonnance, autotest : des outils efficaces pour améliorer le dépistage du VIH
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP