Les adolescents vaccinés contre le papillomavirus humain (HPV) doivent rester allongés sur des tapis de sol ou des couvertures ou assis par terre pendant les quinze minutes suivant l'injection, préconise l'Agence du médicament (ANSM), deux semaines après la chute mortelle d'un collégien à la suite d'un malaise post-vaccinal dans un collège.
Dans un document publié sur son site internet ce 14 novembre, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met à jour les consignes de surveillance post-vaccination à destination des professionnels de santé. L'un des principaux effets indésirables du vaccin étant le risque de malaise (syncope parfois sans symptômes présyncopaux), « il est important que des mesures simples soient mises en place afin d'éviter toute blessure : les personnes vaccinées doivent rester allongées (sur des tapis de sol ou couvertures) ou assises par terre adossées à un mur dans un espace dégagé », détaille l'agence.
Profil de sécurité bien établi
L'ANSM précise que les malaises post-vaccinaux, parfois de brèves pertes de connaissance, sont « peu fréquents et rapidement résolutifs » : ils peuvent correspondre à une réaction psychogène à l'injection et peuvent s'accompagner de tremblements ou de raideurs, est-il précisé.
Par ailleurs, une réaction anaphylactique, exceptionnelle, peut survenir comme avec tous les vaccins injectables. Il est recommandé de toujours disposer d’un traitement médical approprié et d’appeler le 15, ajoute l'ANSM.
« Le profil de sécurité des vaccins contre les infections par les virus HPV est bien établi. Il a été confirmé après plus de 15 ans d’utilisation et plus de 300 millions de doses administrées dans le monde dont plus de 12 millions en France », rappelle-t-elle.
Objectif : 150 000 vaccinés
Jusqu'à présent, selon les consignes pour la vaccination anti-HPV au collège, proposée en classe de 5e depuis octobre, seule une surveillance des élèves dans le quart d'heure suivant l'injection était recommandée, sans préciser dans quel cadre.
Une note de l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France publiée en juin expliquait ainsi que les élèves devaient être assis sur des chaises ou des fauteuils et préconisait d'allonger les élèves seulement lors d'un malaise.
Ce changement de consigne intervient à la suite du décès d'un élève de 5e du collège Saint-Dominique à Saint-Herblain près de Nantes (Loire-Atlantique) fin octobre, des suites d'une lourde chute, a confirmé l'ANSM. Selon le parquet de Nantes, qui a ouvert une enquête pour homicide involontaire, « le collégien, qui ne se sentait pas bien peu de temps après l'injection, a été assis sur une chaise et est tombé en arrière sur la tête après un malaise ». De son côté, l'ARS Pays de la Loire, qui a aussi ouvert une enquête, a exclu tout lien entre le produit vaccinal et le malaise.
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau espère que quelque 150 000 élèves de 5e pourront être vaccinés cette année contre le papillomavirus. Le 8 novembre, il déclarait : « on a eu environ 150 000 retours : 5 000 refus et 100 000 acceptations » (sur un total de 800 000 élèves en 5e). « Si on arrive à vacciner 150 000 élèves, c'est autant (de personnes) qui ne développeront pas un cancer de l'utérus, de la vulve, de la gorge », s'est-il félicité, avant de reconnaître que cette campagne était hétérogène, et qu'il faudra de la « ténacité ».
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