Quels variants devraient être la cible des vaccins anti-Covid-19 de nouvelle génération ? Diverses institutions sanitaires internationales comme l’Agence européenne du médicament (EMA), la Food and Drug Administration (FDA) ou encore l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont réunies le 30 juin sous l’égide de la Coalition internationale des autorités régulatrices des médicaments (ICMRA) pour répondre à cette question.
« Les vaccins anti-covid-19 autorisés continuent de conférer une protection contre les formes sévères (d’infection à SARS-CoV-2), les hospitalisations et les décès, ce qui encourage leur utilisation, dès lors qu’ils sont disponibles, à la fois pour la primovaccination et pour les rappels », rappelle l’EMA dans un communiqué diffusé suite à cette réunion. Cependant, les régulateurs reconnaissent que « l’évolution continue du SARS-CoV-2 réduit la protection conférée par (ces produits) contre l’infection et les formes légères (de Covid-19) ».
De nouveaux vaccins monovalents fondés sur Omicron
Dans ce contexte et face à la diffusion des sous-variants BA.4 et BA.5 d’Omicron – qui montre encore que « de nouveaux variants peuvent émerger rapidement » –, de nouveaux vaccins plus efficaces vis-à-vis des « variants préoccupants d’Omicron » semblent requis. Ainsi les régulateurs ont-ils cherché à « identifier les principes clés permettant de soutenir (la bonne) adaptation des vaccins anti-Covid-19 ». Et ce, pour favoriser l’efficacité des vaccins de nouvelle génération mais aussi pour « garantir un alignement réglementaire mondial », souligne l’EMA.
Résultat : trois principales cibles se dégagent. D'abord, « des données préliminaires indiquent que les vaccins à ARNm adaptés qui incorporent une souche du variant Omicron peuvent augmenter et étendre la protection après utilisation comme rappel », rapporte l’EMA. En effet, fin juin, Pfizer/BioNTech a annoncé des résultats d’essais de phase 2/3 prometteurs concernant un candidat vaccin monovalent ciblant la protéine spike du sous-variant BA.1 d’Omicron. « (Ce nouveau produit) administré comme quatrième dose de rappel a provoqué une augmentation d'un facteur 13,5 ou 19,6 fois titres d’anticorps neutralisants contre Omicron BA.1, à la dose de 30 µg ou 60 µg, respectivement », affirme le laboratoire. Selon des données précliniques préliminaires, ce vaccin monovalent adapté à Omicron apparaîtrait cependant moins actif contre BA.4 et BA.5.
Des candidats bivalents
« De plus, (...) un vaccin à ARNm bivalent ciblant deux souches de SARS-CoV-2, dont l’une serait une souche d’Omicron, pourrait s’avérer avantageux pour élargir la réponse immunitaire », rapporte l’EMA, qui prévoit que de tels vaccins pourraient être utilisés non seulement en rappel mais aussi potentiellement en primovaccination, « quand plus de données émergeront ». La société Moderna développe d'ailleurs une formule bivalente - basée à la fois sur la souche initiale du SARS-CoV-2 et sur Omicron.
Pfizer/BioNTech travaille également sur un candidat vaccin bivalent – également fondé sur la souche initiale du SARS-CoV-2 et sur Omicron. Utilisé comme 4e rappel aux doses de 30 µg ou de 60 µg, « (ce candidat) a manifesté (une augmentation des titres d’anticorps) d’un facteur 9,1 et 10,9 contre Omicron », se félicite le laboratoire, qui admet toutefois que les performances de ce candidat semblent aussi diminuées in vitro contre BA.4 et BA.5.
Sanofi mise sur le variant Bêta
Au-delà de ces deux principales pistes, une troisième possibilité pour les vaccins de nouvelle génération se dégage. « Des vaccins qui incluent d’autres variants, par exemple le variant Bêta, pourraient aussi être utilisés en rappel, si les essais cliniques démontrent un niveau suffisant de neutralisation contre Omicron et d’autres variants préoccupants », rapporte l’EMA. C’est la voie qu’a choisi d'explorer Sanofi. Selon ce laboratoire, son candidat vaccin recombinant de seconde génération basé sur l’antigène Bêta et sur l’adjuvant à usage pandémique de GSK permettrait, en rappel et par rapport au vaccin basé sur la souche originelle du virus, de doubler le titre d’anticorps neutralisants contre les sous-lignées BA.1 et BA.2.
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