Les chiffres sont désespérément stables d'année en année. Bien que l'activité de dépistage du VIH ait augmenté de 12 % entre 2010 et 2017, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité stagne : elles étaient 6 400 en 2017 contre 6 600 en 2010, selon le bilan de surveillance du VIH publié ce matin par Santé publique France. Ces chiffres laissent supposer que « l’augmentation du dépistage a sans doute peu bénéficié aux populations les plus exposées au VIH », observe l'Agence dans un communiqué.
Quel est le profil des personnes ayant découvert leur séropositivité ? Les deux populations les plus concernées sont les hétérosexuels des deux sexes nés à l'étranger (près de 2 700 cas, d'après SpF, à 80 % d'origine subsaharienne) et les hommes ayant des relations avec les hommes (HSH) (2 600 cas). Les hétérosexuels nés en France et les utilisateurs de drogues injectables représentent un profil moins courant (14 % et 2 % des cas respectivement).
Plus préoccupant : la proportion de diagnostics à un stade avancé (au stade sida ou CD4 < 200/mm³ hors primo-infection) ne diminue pas depuis 2010 : elle est de 44 % chez les hommes hétérosexuels nés à l'étranger, 26 % chez les HSH nés à l'étranger et 20 % chez les HSH nés en France. Or, en avril 2018, le groupe d'experts VIH - prévention et dépistage, notait dans ses recommandations que « C'est le délai entre infection et diagnostic du VIH qui retarde l’initiation du traitement antirétroviral et ne permet pas de réduire en France le nombre de nouvelles infections, notamment chez les HSH, population clé où la transmission du VIH reste élevée. »
Plus de la moitié des découvertes de séropositivités ont été faites chez des personnes n'ayant jamais été dépistées auparavant. Chez les hétérosexuels nés à l’étranger et HSH, deux populations pour lesquels un dépistage régulier est recommandé, cette proportion était respectivement de 68 % et 33 %.
L'Agence santé publique France préconise la promotion de nouveaux outils de prévention disponibles : préservatif, prophylaxie pré-exposition, traitement post-exposition. « C’est l’ensemble de ces mesures qui permettra de réduire à terme le nombre de nouvelles contaminations par le VIH, ce qui sera suivi ensuite par une diminution du nombre de découvertes de séropositivité », estime l'Agence.
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