Covid-19

Le CNGE favorable à l'utilisation du Paxlovid chez les sujets à risque non vaccinés

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Publié le 21/06/2022
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Dans un avis daté du 20 juin, le conseil scientifique du Collège National des Généralistes Enseignants revient sur l'utilisation du Paxlovid chez les sujets Covid à risque de forme grave. Si elle se prononce en faveur de ce traitement chez les patients éligibles non vaccinés, la société savante reste plus réservée concernant les sujets vaccinés.

Crédit photo : Giovanni Cancemi - stock.adobe.com

Alors que la France est confrontée à une reprise de l’épidémie de Covid-19, le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) a publié le 20 juin un avis plutôt favorable à l’utilisation du Paxlovid chez certains sujets à risque.

Le Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) est un antiviral anti-SARS-CoV-2 oral indiqué dans le traitement précoce du Covid-19 chez les adultes ne nécessitant pas d’oxygénothérapie et ayant un risque élevé d’évolution vers une forme grave de la Covid-19 (patients de 65 ans ou plus présentant une ou des comorbidités, patients sévèrement immunodéprimés ou présentant une pathologie à très haut risque).

« En l’état actuel des connaissances et en l’absence d’alternative et de contre-indication », le conseil scientifique du CNGE « considère que la balance bénéfice risque du Paxlovid® est favorable pour les patients à risque de forme grave, non-vaccinés et consultant dans les 5 jours après le début symptômes ». En revanche, alors que selon la HAS, le Paxlovid peut être utilisé quel que soit le statut vaccinal, « un essai clinique randomisé est nécessaire pour valider l’utilisation du Paxlovid chez les sujets vaccinés », estime le conseil scientifique du CNGE.

Un bénéfice clinique démontré chez les adultes non vaccinés à haut risque de forme grave

De fait, les données disponibles concernent notamment des sujets non vaccinés. Un essai randomisé mené en double insu versus placebo ayant inclus 2 246 patients adultes non vaccinés à haut risque de forme grave traités dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes, « a montré un bénéfice clinique sur le critère de jugement principal : hospitalisation liée au Covid-19 ou décès toutes causes confondues à J28 », résume le conseil scientifique du CNGE.

L’examen des données publiées dans le NEJM retrouve notamment :

- une réduction relative significative de 88,9 % du risque de progression vers une forme grave de la maladie, analyse le CNGE, avec un nombre de sujets à traiter (NNT) pour éviter un événement du critère principal de 18 si le traitement était pris dans les 3 jours après l’apparition des symptômes ;

- un taux d’effets indésirables de 7,3 % dans le groupe Paxlovid versus 4,3 % dans le groupe placebo ;

- une activité immunologique de ce médicament (critère secondaire non hiérarchisé) sur les variants circulants préoccupants, notamment Omicron.

Une prescription "ordinaire"

Initialement autorisé par la HAS en accès précoce, Paxlovid est entré dans le droit commun début mai et peut donc être dispensé en pharmacie sur simple ordonnance. Comme le rappelle le CNGE, il peut être prescrit à un patient à risque éligible à la suite d'un test diagnostique positif (antigénique ou RT-PCR), ou dans l'attente du résultat du test. Dans ce cas, le prescripteur conditionne la délivrance au résultat du test en mentionnant "si test antigénique ou PCR positif sous cinq jours calendaires ".

L'utilisation concomitante du Paxlovid et de certains médicaments pouvant entraîner des interactions médicamenteuses potentiellement graves, « il est nécessaire de vérifier les traitements pris par le patient et d’en suspendre provisoirement certains ou d’en réduire la posologie », rappelle le CNGE.

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr