Les hommes boudent-ils le thermalisme ? Selon les données du Conseil national des établissements thermaux, sur près de 600 000 curistes médicalisés en 2019, 34 % étaient des hommes. « Les hommes ont peu de pathologies spécifiques qui puissent faire l’objet d’une prise en charge et, pour les autres motifs de cure, leurs exigences fonctionnelles sont probablement inférieures à celles des femmes », analyse le Pr Christian-François Roques, de l’Académie de médecine.
Les douleurs séquellaires d’une prostatite chronique sont pourtant une indication qui ressort de l’analyse de la littérature, avec en particulier la publication d’une étude conduite dans les années 2000 chez 150 hommes souffrant de prostatite récidivante. En dépit de l’absence de comparateur, les résultats suggèrent que des soins thermaux à visée sédative améliorent un certain nombre de paramètres avec une diminution des récidives, du nombre de jours d’antibiothérapie, de la douleur et des impériosités mictionnelles. Une seconde étude a porté sur l’efficacité des techniques thermales sur les symptômes, dont la douleur, évaluée sur une échelle EVA. Globalement, l’efficacité de l’ensemble des techniques était de 78 %. Les bains d’eau minérale naturelle amélioreraient de 60 % les douleurs ; les applications intrarectales de tampons de boue thermale de 82 % et les irrigations rectales d’eau minérale de 87 %.
« Une autre indication potentielle qui pourrait faire aussi l’objet d’études plus approfondies serait l’hypertrophie bénigne de la prostate, poursuit le spécialiste, avec une amélioration qui a été notée sur la gêne fonctionnelle et les impériosités mictionnelles. »
Une action analgésique bien documentée
Si la douleur chronique est le principal motif de prescriptions de cures, c’est aussi le domaine où l’efficacité de la médecine thermale est la plus documentée. « De nombreuses études confirment l’action analgésique de la médecine thermale dans les affections articulaires mécaniques, les rachialgies chroniques, la fibromyalgie, les atteintes périarticulaires et les rhumatismes inflammatoires », résume Christian-François Roques. Les douleurs neurologiques chroniques faisant suite à un AVC ou en lien avec la sclérose en plaques diminuent aussi, tout comme celles des membres inférieurs liées à l’insuffisance veineuse chronique et aux artérites chroniques. Un bénéfice analgésique a aussi été constaté en cas de douleurs viscérales ou gynécologiques (suites d’endométrites et de syndrome myofascial des muscles pelviens) et dans le prurit.
Article précédent
Ces masculinités toxiques pour l'homme
Article suivant
Score-2 confirme le poids du sexe masculin
« La médecine n’est pas faite que de biologie »
Santé sexuelle, au-delà des IST
Ces masculinités toxiques pour l'homme
Thermalisme, les hommes aussi
Score-2 confirme le poids du sexe masculin
Enfin des recos sur l’ostéoporose masculine
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie