Depuis lundi 22 juillet, le congrès AIDS 2024 se tient à Munich, l’occasion de discussions et tables rondes entre scientifiques et institutions, et de présentations de résultats de recherche. Le Quotidien revient sur quatre études qui évaluent l’efficacité et les effets indésirables des solutions préventives et des traitements du VIH.
Clap de fin pour le PrEPVacc
L’essai clinique du candidat vaccin contre le VIH PrEPVacc, mené entre 2020 et 2024 en Afrique du Sud et de l’Est, a démontré l’innocuité du traitement. Néanmoins ce dernier n’a pas fait preuve d’efficacité dans les deux schémas vaccinaux testés. Plus précisément, les deux bras vaccinaux ont eu un plus grand nombre d’infections au VIH que le groupe placebo. Un résultat inattendu et intriguant qui vaut la peine d’être investigué d’après les chercheurs, pour que les connaissances contribuent à de meilleures conceptions de nouveaux vaccins.
Sous abacavir, le risque cardiovasculaire double
Le risque cardiovasculaire accru associé à l’abacavir se confirme dans une étude de la cohorte Reprieve, financée par les NIH (National Institutes of Health), composée de 7 700 participants séropositifs sous différents traitements antirétroviraux (ARV). Les chercheurs ont analysé la corrélation entre la prise d’abacavir et la survenue d’évènements cardiovasculaires majeurs (MACE). Alors que les autres ARV n’ont pas montré de surrisque cardiovasculaire, la prise préalable ou actuelle d’abacavir (seul ou en trithérapie) est responsable d’une hausse de risque de MACE de 50 % et 42 % respectivement. Ce résultat doit être pris en compte pour le traitement des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui ont déjà des facteurs de risques cardiovasculaires (dyslipidémie, diabète ou HTA).
Sûreté du cabotégravir pendant la grossesse
Le CAB-LA (cabotégravir injectable à longue durée d'action) utilisé comme traitement pré-exposition (PrEP) est sans danger et bien toléré par les femmes avant et pendant la grossesse, d’après un essai clinique financé par le NIAID (institut national des allergies et maladies infectieuses), institut appartenant aux NIH. Les résultats seront présentés vendredi 26 juillet au congrès AIDS 2024. Portant sur plus de 300 grossesses et nouveaux nés, l’étude démontre une prévalence similaire des pronostics obstétriques entre les femmes sous CAB-LA et la population générale. Ces résultats sont d’autant plus importants que « les femmes cis vivent des changements biologiques et de dynamiques sociales qui peuvent augmenter leur risque d’infection par le VIH durant la grossesse et en postnatal » explique la Dr Jeanne Marrazzo, directrice du NIAID.
Plusieurs tests de charge virale nécessaires sous cabotégravir
Une étude clinique sur la prise de CAB-LA en tant que PrEP chez les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) et les femmes trans ayant des rapports sexuels avec des hommes, financée par les NIH, met en garde contre la prévalence de faux positifs lors des tests de charge virale. Pour les personnes ayant pris ce traitement préventif dans les six derniers mois, effectuer un test unique de charge virale pour détecter une potentielle infection n’a qu’une valeur prédictive positive de 9,1 %. En d’autres termes, la probabilité que le test soit un vrai positif n’est que de 9,1 %. Pour les patients et patientes dont la dernière injection était antérieure à six mois, cette valeur était de 60 %. À la réalisation d’un second test de charge virale, avec un nouvel échantillon sanguin, la valeur prédictive positive passe à 100 %. « Un faux positif peut amener à interrompre un traitement de PrEP, ce qui crée une vulnérabilité à l’infection VIH » alerte le Dr Raphael Landovitz, professeur de médecine à l’Université de Californie, et d’ajouter : « l’attente des résultats d’un second test de confirmation peut de plus causer une détresse psychologique profonde ». Il est donc nécessaire de réaliser deux prélèvements différents lors d’un test de charge virale chez les personnes sous cabotégravir.
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