Quel est votre sentiment sur l’assouplissement de la loi ?
Claude Evin. Je considère qu’il n’y avait pas besoin de faire cet amendement. Il était déjà tout à fait possible de faire de l’information en matière d’œnotourisme aujourd’hui. Il y a eu très peu de condamnations et elles l’ont été dans un contexte particulier. L’amendement va ouvrir la possibilité d’écrire, d’utiliser n’importe quel visuel, de dire n’importe quoi, au motif qu’il s’agira d’œnotourisme. Ceci dit, je pense que c’est beaucoup plus les publicitaires qui ont un intérêt à l’élargissement des thèmes de la publicité que les viticulteurs.
Ce genre de régressions vous semble-t-elle nouvelle ?
C.E. Depuis la loi de 1991, il y a eu plusieurs fois des retours sur le volet alcool. J’avais interdit l’affichage, il a été rétabli en 1994. J’avais proscrit la vente de boissons alcooliques dans les enceintes sportives, ça a été réautorisé en 1999. Les thèmes sur lesquels faire de la pub ont déjà été élargis à la fin des années 90. Donc, non, ce n’est pas nouveau.
Pourquoi ce type d’amendement est possible ?
C.E. On l’a bien vu dans l’hémicycle, ceux qui étaient présents pour les amendements étaient les députés des régions viticoles. Parlementaires de région de santé publique ça n’existe pas. La santé publique c’est quelque chose qui s’apprécie nationalement alors qu’on est dans un scrutin de territoire. Ce n’est pas anormal que des élus se préoccupent de la santé économique de leur région, mais s’il y avait eu auparavant un débat en dehors de l’hémicycle je pense qu’un compromis aurait été possible. Il faut sortir de cette opposition entre des gens qui seraient attachés uniquement à leur territoire et d’autres uniquement à la santé publique. Marisol Touraine s’était engagée à créer un groupe de travail et ne l’a pas fait. Je suis furieux de la manière dont a été conduit ce débat, avec le groupe de débat promis on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui.
« Un compromis était possible »
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