Une méta-analyse de 218 études publiée dans le BMJ confirme l’efficacité de l’activité physique en traitement de la dépression. La marche ou le jogging, le yoga et le renforcement musculaire se révèlent être les sports les plus efficaces, surtout si l’activité est intense.
Si la réponse aux traitements médicamenteux dans la dépression est bonne, il existe une part importante de résistance, rapportent les auteurs au regard de la littérature. À cela s’ajoute un accès aux traitements inégal entre les pays. L’activité physique ayant déjà fait ses preuves en complément ou en alternative efficace aux traitements standards (psychothérapie et antidépresseurs), les auteurs ont cherché à préciser l’intensité et les modalités d’activité physique les plus efficaces au moyen d’une méta-analyse en réseau, plus pertinente selon eux que les revues de littérature réalisées jusque-là. La qualité des preuves pour chaque bras a été évaluée à l'aide de l'outil en ligne Cinema (Confidence in network meta-analysis).
En France, l’activité physique fait déjà partie des recommandations de traitement de la dépression à l’instar du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Australie. À ce titre, la Haute Autorité de santé a publié en 2019 un document sur la prescription d’activité physique et sportive aux patients souffrant de dépression. De plus, la dépression peut relever de l’activité physique adaptée (APA).
Des activités plus efficaces que d’autres
Les 218 études uniques retrouvées comptaient au total 14 170 patients de plus de 18 ans souffrant d’un trouble dépressif majeur, avec ou sans comorbidités, comparant l’efficacité de différentes activités physiques avec la psychothérapie, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine. En comparaison avec les contrôles (pris en charge par soins standards, comprimés placebo), les individus s’étant vu prescrire une activité physique montraient des réductions modérées de leur dépression. Ces bons résultats concernaient la marche ou le jogging (n = 1 210, κ = 51), le yoga (n = 1 047, κ = 33) et le renforcement musculaire (n = 643, κ = 22), les sports les plus efficaces selon la méta-analyse, les exercices aérobies mixtes (n = 1 286, κ = 51) et le taï-chi ou le qi gong (n = 343, κ = 12). De plus, leur analyse retrouve une bonne tolérance, notamment pour le yoga et le renforcement musculaire, et une plus grande efficacité lorsque l’activité physique est intense et dans les groupes ayant reçu une prescription claire.
La danse très prometteuse
Les auteurs ont observé que certaines activités physiques étaient davantage prescrites à certains profils de patients : le taï-chi et la danse pour les personnes âgées, la danse et le vélo pour les femmes… Un biais pris en compte par les auteurs. Des différences d’efficacité en fonction du sexe ont été aussi retrouvées : le renforcement musculaire était plus efficace chez les femmes et les personnes jeunes, et le yoga et le qi gong étaient plus efficaces chez les hommes et les personnes âgées.
Résultat intéressant : la danse a montré une plus grande efficacité dans la réduction de la dépression par rapport aux contrôles (n = 107, κ = 5) que les autres sports (réduction modérée). Mais les auteurs n’ont pas pu le prendre en compte en raison de limites méthodologiques (petit nombre d’études et de participants, activité plus prescrite aux femmes et personnes âgées). Autre limite de la méta-analyse, la grande part de jeunes femmes dans les bras intervention des études (89 % des participants, moyenne d’âge de 31 ans).
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