À peine lancée, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière prête déjà le dos à la critique. Dans un communiqué publié la semaine dernière, le SNJMG dénonce en effet une « hyperinflation » vaccinale non justifiée médicalement et son surcoût. En cause : les vaccins tétravalents et leur substitution annoncée aux vaccins trivalents (pour la campagne 2018-2019, seul un vaccin trivalent sera disponible et uniquement en collectivité).
Encouragée par une directive de l’OMS de 2015, l’adjonction d’une valence supplémentaire B (permettant de protéger à la fois contre les souches Yamagata et Victoria) visait à limiter le risque de « mismatch » entre composition du vaccin et souches réellement circulantes. Ce d’autant qu’au fil des années, la distance immunologique entre les 2 souches a augmenté d’où une protection par immunité croisée de plus en plus limitée.
Mais en pratique, « l’impact ne sera pas aussi important que ça dans la mesure où les mismatchs restent relativement rares et que la part du B dans les épidémies est très variable selon les années », nuance le Pr Floret (vice président de la commission technique des vaccinations).
Les données d’immunogénicité laissent présager une efficacité équivalente aux vaccins trivalents inactivés vis-à-vis des trois souches communes et un effet supérieur vis-à-vis de la souche B additionnelle. Mais on manque de données de données d'efficacité clinique comparatives entre les deux types de vaccins.
Dans ses évaluations, la HAS avait d’ailleurs jugé qu’ « au vu des données disponibles », les vaccins tétravalents disponibles « n’apportent pas d’amélioration du service médical rendu par rapport aux vaccins trivalents inactivés » (ASMR V).
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