Lancé il y a près d’un an pour mettre fin aux « atermoiements » du DMP, les voyants sont « globalement au vert » pour Mon Espace santé, affirme France Assos Santé. L’organisation de référence qui représente les usagers a sondé avec le CSA un panel 1 505 personnes représentatives de la population française en novembre.
Il ressort que 38 % du panel dit avoir activé cette nouvelle mouture du dossier numérique personnel. Un chiffre bien supérieur aux données communiquées par l’Assurance-maladie à l’automne dernier, qui évoquait alors un taux d’activation volontaire de 10 %. Pour France Assos Santé, cette différence « de bon augure » peut s’expliquer par la méthodologie de son enquête, réalisée en ligne, chez des « usagers particulièrement connectés ».
À l’inverse, 5 % des sondés affirment avoir refusé explicitement l’activation de Mon Espace santé… ou avoir carrément supprimé leur compte. Les deux tiers d’entre eux justifient ce refus par un manque de confiance quant à la sécurité et la confidentialité de leurs données de santé.
Échanges marginaux
En réalité, comme on pouvait s'y attendre, la majorité des Français sondés n’ont tout simplement rien fait à la réception du courriel de l’Assurance-maladie. Si les deux tiers déclarent savoir qu’un compte a été créé pour eux, 40 % ne se souviennent pas d’avoir reçu un mail d’activation. Dans deux tiers des cas, l’activation a été faite suite à la réception du mail de la Cnam. Seulement 5 % des usagers ont activé leur DMP à la suite d'une discussion avec leur médecin ou l’équipe soignante.
L’enquête de France Assos Santé pointe un manque d’information et de pédagogie autour de cette plateforme. « L’utilité perçue de Mon Espace santé fait défaut » chez les personnes qui ne l'ont pas activé volontairement et « un échange avec un professionnel de santé sur Mon Espace santé reste encore très marginal », indique l’organisation.
Aussi, à peine 20 % des répondants disent avoir échangé avec un soignant autour de cet outil. Mais pour les patients qui en ont discuté avec leur médecin, 78 % affirment qu'il était positif ou très positif. Toutefois, 14 % des patients rapportent que leur praticien a refusé d’en parler, par manque de temps ou car il trouvait la plateforme inutile. « Les professionnels de santé ont un rôle majeur de prescripteurs et nos chiffres indiquent qu’ils sont pourtant encore nombreux à ne pas s’être impliqués dans la réussite du déploiement de l’outil », regrette France Assos Santé.
Belle notoriété
Point positif de l'enquête, Mon Espace santé jouirait d'une notoriété « de haut niveau » dans la population, particulièrement chez les plus de 50 ans qui sont 88 % à le connaître. Une fois activé, sept utilisateurs sur dix ont utilisé au moins une fonctionnalité de cet outil, en remplissant notamment leur profil médical. La messagerie sécurisée a toutefois moins de succès auprès des utilisateurs : seuls 16 % d’entre eux l’ont utilisée.
Globalement, les usagers « ont encore besoin d’être convaincus » de l’utilité de ce service, pourtant « très attendu », insiste France Assos Santé. La pratique devra s’inscrire dans la durée. Car pour l’heure, un tiers seulement des utilisateurs se sont connectés à plusieurs reprises à Mon Espace santé.
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