Pas question de délivrer un « chèque en blanc » à l'assurance-maladie ou au gouvernement : le président du Syndicat des médecins libéraux (SML), Philippe Vermesch, a défendu ce mercredi devant la presse sa « signature de combat » de la convention médicale, une décision massivement adoptée par ses cadres (91,6 %) samedi dernier en assemblée générale, et qui sera officialisée ce jeudi 11 janvier à la CNAM.
Après la « période dogmatique de Marisol Touraine », le stomatologue de Saint-Raphaël fait le constat d'un dialogue « plus confortable » avec l'exécutif et de vents porteurs pour la médecine libérale qui justifient sa stratégie d'adhésion. Liberté d'installation préservée, suppression du tiers payant généralisé obligatoire, ONDAM (dépenses de santé) à 2,4 % pour les soins de ville, allégement de cotisations pour les médecins retraités actifs, généralisation des stages libéraux, déverrouillage de la télémédecine, stratégie nationale de santé axée sur la prévention, place accrue aux expérimentations sur le terrain : autant d'engagements bien accueillis par le SML ces derniers mois.
Pas de syndicalisme de témoignage
Le SML fait le pari qu'il sera plus efficace pour « peser » à l'intérieur du système conventionnel plutôt qu'à l'extérieur. « Nous ne sommes pas là pour faire du syndicalisme de témoignage mais pour faire bouger les lignes, commente le patron du syndicat. On veut proposer, innover mais aussi s'opposer aux projets néfastes et défendre les confrères sur le terrain au sein des commissions paritaires locales et régionales, notamment les praticiens de secteur II qui sont attaqués ». Une situation d'autant plus urgente que les contentieux caisses/médecins risquent de se multiplier en raison d'une nomenclature des actes de plus en plus complexe et parfois « incompréhensible ». « Plus aucun pédiatre ne sait aujourd'hui exactement comment coter », commente un cadre syndical.
À l'échelon national, l'ouverture par la CNAM dès la semaine prochaine (18 janvier) de deux négociations conventionnelles majeures – la tarification de la télémédecine et la compensation de la hausse de la CSG – a pesé dans la décision du SML de rejoindre la convention. « Nous verrons le directeur plus souvent… », ironise le Dr Vermesch.
Sur la hausse de la CSG, le SML défendra une neutralisation « à l'euro près », pour tous les médecins. Quant à la télémédecine, le SML portera l'idée d'un « forfait structure » (pour l'équipement technique, le matériel, les outils numériques) assorti d'une tarification à l'acte « incitative », le médecin traitant restant « pilier » du parcours de soins. À terme, jusqu'à 20 % des consultations pourraient être faites dans le cadre de téléconsultations, estime le Dr Sophie Bauer, secrétaire générale du SML.
Recertification et rémunération à l'épisode, dossiers explosifs
Le SML marque déjà son terrain sur plusieurs autres chantiers sensibles, hors convention médicale. La future recertification périodique ? Elle devra être simple, « light » et gérée par les praticiens libéraux eux-mêmes. « Pas question d'un nouvel examen piloté par les hospitalo-universitaires », prévient Philippe Vermesch. La rémunération à l'épisode de soins ? Il s'agit d'un « point de friction, partagé par les spécialités de plateaux techniques ». Le SML se veut aussi très vigilant au sujet de la « tentacularisation de l'hospitalisation publique avec les consultations avancées ». Sans oublier l'article de la loi Sécu qui permet au directeur de l'UNCAM de piloter autoritairement les tarifs de radiologie et qu'il faudra « faire disparaître ». Sur tous les fronts...
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