Forte de ses 2 200 bornes et cabines de téléconsultation installées sur toute la France – en particulier en officine – l’entreprise française Medadom a adressé fin juin ses propositions au Dr François Braun, chargé par le gouvernement d'une mission flash sur la crise des urgences. Une liste de recommandations en forme de plaidoyer pro domo pour promouvoir largement la télémédecine.
Devant la presse, le Dr Elie-Dan Mimouni, cofondateur de Medadom, a notamment réclamé « de diriger les patients aux urgences vers des bornes de téléconsultation ». « L’une des possibilités pourrait être, lors de la régulation et avant l’entrée aux urgences, d’orienter le patient vers une pharmacie ou une collectivité qui dispose d’une cabine ou d’une borne », détaille-t-il. Il fait valoir, sur la foi du rapport Mesnier de 2018, que 43 % des patients qui se déplacent aux urgences auraient pu être pris en charge par un généraliste en ville. Cette régulation « 2.0 » « pourrait par exemple passer par le SAS, via un référencement spécifique des cabines et bornes », imagine-t-il.
Cabines dans les mairies
Alors que Medadom lance une nouvelle petite console connectée de téléconsultation – d’à peine 40 cm de long – en pharmacie, la société se positionne comme une réponse à l’engorgement des urgences et aux carences dans l'accès aux soins. « Chez nous, 50 % des patients qui téléconsultent vivent dans des zones de déserts médicaux », avance Nathaniel Bern, cofondateur de Medadom (dont les dispositifs sont équipés de thermomètres, tensiomètres, otoscopes ou oxymètres).
Si les pharmaciens restent les principaux clients de l’entreprise, Medadom convoite désormais les mairies, les collectivités locales et même les facultés ! « Nous sommes déjà installés dans une cinquantaine de mairies, cinq facultés ou grandes écoles et des résidences seniors », détaille Nathaniel Bern. L’entreprise a également déployé la téléconsultation dans une vingtaine de maisons France Services.
Casser le plafond de 20 %
Avec l’essor de la télémédecine, le Dr Mimouni dénonce « un paradoxe » quant à la réglementation qui impose aux médecins de ne pas excéder 20 % de consultations à distance, plafond inscrit dans l’avenant 9. « Les demandes de prise en charge augmentent et, en parallèle, on freine cette accélération avec ce quota », regrette-t-il. « Cette réglementation empêche par exemple un médecin retraité de faire des téléconsultations », abonde Nathaniel Bern.
Dans ses propositions à la mission Braun, Medadom a donc demandé à l’urgentiste d’exonérer les médecins de cette limitation de 20 % « pendant les périodes de forte intensité, pour les soins non programmés ». Il souhaite aussi que les centres de santé « phygitaux » puissent eux aussi déroger à cette règle.
Et pour libéraliser encore plus l’usage de la visio, la société propose de « garantir le remboursement sans conditions des téléconsultations dans les ZIP (zones d'intervention prioritaire) ». En parallèle, Medadom espère une majoration pour les téléconsultations du samedi matin (en étendant la PDS à cette période). L’entreprise assure que le Dr François Braun « évalue actuellement ces hypothèses ».
Quel tarif ?
Tiers payant, service ouvert de 8 h à 23 h sans rendez-vous, secteur I : 200 généralistes partenaires collaborent avec Medadom, pour 700 000 téléconsultations réalisées au total depuis... Les officines peuvent toucher – depuis la signature de l’avenant 15 à la convention pharmaceutique fin 2019 – une participation forfaitaire de 1 225 euros la première année pour l’installation des équipements connectés (puis de 350 euros les années suivantes). Sur une borne ou une cabine, lorsqu’il accompagne un patient, le pharmacien code l’acte et peut toucher jusqu’à 750 euros par an.
En amont, Medadom propose deux abonnements au pharmacien et aux collectivités : 219 euros sur 36 mois pour la borne, 390 euros sur 48 mois pour la cabine. Un tarif « adapté, juge Nathaniel Bern, notamment pour les mairies qui sont prêtes à dépenser des milliers d’euros pour trouver un médecin à leur village ».
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