S’il existe un « large consensus » sur l’intérêt du carnet de santé dans le suivi de l’enfant, en pratique, le HCSP constate que les familles sont encore loin d’en faire un usage optimal.
Le Haut Conseil évoquant un « défaut de remplissage » des parties réservées aux parents, une présentation aux professionnels en consultation loin d’être systématique, ou un moindre intérêt porté au support durant l’adolescence. Nouvelle présidente du Syndicat national des pédiatres français (SNPF), le Dr Brigitte Virey constate sur le terrain que ce carnet de santé n’est « pas toujours bien rempli », en particulier dès les premières pages.
Nouvelle grille des âges-clés
Dans l’attente d’une version dématérialisée intégrée au « dossier médical personnel » (DMP), « unanimement attendue » dans un futur plus ou moins proche, le Haut Conseil propose plusieurs axes d’amélioration pour la probable ultime version papier du carnet de santé. Parmi ces recommandations figure d’abord « une nouvelle grille des âges-clés de consultation pour les nourrissons et les enfants », avec des examens qui ne seraient plus « obligatoires » mais « systématiquement proposés ». Aux yeux de la présidente du SNPF, la nouvelle grille pose problème au niveau des consultations durant la petite enfance du fait de la diversité des profils d’intervenants différents se succédant au cours de cette période. « Un tel découpage en début de prise en charge n’est pas une bonne chose. Il faut avoir une vision de l’enfant dans sa globalité », commente le Dr Virey, satisfaite en revanche de l’intégration de consultation à 8 ans, entre 11 et 13 ans puis entre 14 et 18 ans.
Courbes anthropométriques
Autre sujet en débat, les courbes anthropométriques figurant actuellement dans le carnet devraient perdurer malgré leur caractère obsolète, faute de mieux. Ne jugeant pas satisfaisant le recours aux courbes OMS en France, le Haut Conseil appelle toutefois à la mise à disposition de nouvelles courbes françaises « dans un délai raisonnable » afin de les intégrer dans le futur carnet dématérialisé. « On a fait un test sur un échantillon de pédiatres démontrant qu’on pouvait avoir un nombre de courbes très conséquent. Si effectivement les pédiatres qui utilisent notre logiciel métier participent à cette étude, on aura des chiffres très importants », indique le Dr Virey.
Certificats médicaux
S’agissant des trois certificats de santé réglementaires (dans les 8 jours suivant la naissance, au cours du 9e et 24e mois), le HCSP prône leur dématérialisation intégrale, ainsi qu’une simplification du circuit de remontée des données dans le but d’améliorer sensiblement les taux de retours de ces certificats essentiels sur le plan épidémiologique. En matière de vaccination, les recommandations doivent permettre plus de clarté pour les parents, avec notamment une présentation des vaccins par « ordre chronologique » ou un calendrier sous forme de « carte postale amovible ». Une échelle colorimétrique des selles sous forme de « carte amovible » pourrait également être ajoutée au carnet. Outre des recommandations censées améliorer l’ergonomie du support, le Haut Conseil veut renforcer sa dimension préventive, avec entre autres, l’ajout de messages essentiels sur le sommeil, l’environnement intérieur et extérieur, les accidents de la vie courante, les écrans ou même les nouveaux animaux de compagnie.
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