Après dix années d’errance, le DMP a fait sa mue en 2015. Le dossier médical personnel devient partagé, et l’assurance-maladie commencera son déploiement dès 2016. La loi de santé a fixé le cadre : une mise en œuvre simplifiée confiée à la CNAM, un recentrage prioritaire sur les patients chroniques, un DMP en lien direct avec les professionnels.
Reste à savoir si cette énième relance sera la bonne ! En novembre 2012, la ministre de la Santé avait jugé les 230 000 créations de dossiers « largement théoriques ». Elle constatait que les professionnels de santé ne s’étaient pas appropriés l’outil, n’y voyant pas « un soutien à leur pratique quotidienne ». Elle préconisait un DMP de deuxième génération, prioritairement axée sur les ALD et les personnes âgées, et annonçait un changement de gouvernance.
Lles choses se sont décantées. Pour la gouvernance, c’en est fini de l’ASIP-Santé (agence des systèmes d’information partagés en santé), c’est la CNAM qui devient le seul capitaine du navire DMP.
Sans attendre le vote définitif de la loi de santé qui entérine ces changements, la CNAM a commencé à travailler. Un « monsieur DMP », Yvon Merlière, a été nommé à la CNAM, et ce dernier a commencé à plancher sur les évolutions souhaitées par la ministre.
Avant fin juin 2016, la CNAM testera la V2 du DMP sur quatre territoires expérimentaux et commencera son déploiement à partir du quatrième trimestre 2016.
Sur l’outil lui-même, l’idée est de faire simple. La création d’un dossier, qui nécessitait au moins huit clics, rebutait les professionnels de santé. La CNAM a donc pris contact avec les éditeurs de logiciels métier pour les inviter à développer un environnement « user friendly ». Le cahier des charges sera soigneusement élaboré pour que ce dossier soit intégré au logiciel. Les patients seront incités à créer leur propre DMP sur le site Ameli.
Côté contenu, la CNAM alimentera automatiquement le DMP avec l’historique des remboursements qu’elle gère déjà. L’idée est aussi de faciliter les échanges ville/hôpital, au moyen de la messagerie sécurisée que l’ASIP-Santé développe avec l’Ordre des médecins. Cet outil permettra de transmettre simultanément au médecin traitant et au dossier patient les comptes rendus d’hospitalisation et les examens effectués.
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