Lors de son 62e congrès, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a abordé la question du déploiement du dossier médical partagé (DMP, désormais aux manettes de la CNAM), en insistant sur la nécessaire collaboration étroite avec les médecins.
L'Assurance-maladie l'assure : le nouveau DMP ne sera pas une usine à gaz. Invitée du congrès infirmier, Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et l’organisation de l’offre de soins à la CNAM, insiste sur l'accès rapide à « l’indispensable synthèse médicale, à l’historique des remboursements ». Elle évoque aussi l’intégration en un clic de cet outil aux logiciels métiers permettant aux différents professionnels de santé d’échanger via des messageries sécurisées. D’ici à fin juin, le déploiement et prévu dans 8 départements.
Pour passer à l’action, les infirmiers libéraux proposent d’ouvrir les dossiers à l’occasion des prélèvements sanguins. Plus de 4 000 dossiers auraient déjà été ouverts par 120 infirmières libérales volontaires en Bourgogne - Franche-Comté.
Créer un univers de confiance
Mathilde Lignot-Leloup affiche ses objectifs : les fonctionnalités du DMP doivent rendre l’outil convivial, améliorer la restitution des informations et surtout faciliter le partage des données. « Il faut créer un univers de confiance avec les patients, les professionnels de santé, les établissements de soins et médico-sociaux, les éditeurs et l’Assurance-maladie. Je peux vous assurer que la CNAMTS est aujourd’hui à l’écoute des attentes et besoins de chacun », affirme-t-elle, tout en précisant qu’aucune rémunération n’est prévue pour l’ouverture de ces dossiers numériques.
Après le fiasco du passé, la CNAM fait le pari d’un dossier médical new look, facilitant l’intégration des comptes rendus d’hospitalisation et des lettres de liaison. Les infirmiers libéraux réclament l’accès rapide à tout ou partie de la synthèse médicale rédigée par le médecin généraliste.
Alertes et messageries sécurisées
« Médecins et infirmiers assureront une prise en charge de qualité et sécurisée uniquement si les informations circulent, met en garde Philippe Tisserand, président de la FNI. Cet outil doit nous permettre par exemple d’envoyer des alertes via des messageries sécurisées, d'améliorer le suivi des patients chroniques en adaptant des doses médicamenteuses sur les protocoles préalablement établis par le médecin. »
En revanche, les infirmiers libéraux ne voient pas forcément d’un bon œil les solutions immobilières plaquées d'en haut visant à bâtir certains centres ou maisons de santé. « Avec les médecins, nous travaillons main dans la main. Cette coordination repose avant tout sur un partage effectif des données », conclut le président de la FNI qui redoute la disparition des équipes libérales de terrain au profit de modèles d'organisation imposés par les agences régionales de santé.
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