Tandis que les géants Samsung, Apple ou Google s’implantent sur le marché de la santé connectée, les entreprises françaises déplorent le manque d’intérêt (et de soutien) des pouvoirs publics pour ce secteur en pleine expansion, comme l’a montré la première Université du numérique du MEDEF.
« Le projet de loi de santé n’encourage ni le téléconseil, ni la télémédecine, ni la consultation à distance », regrette Pascal Roché, patron du groupe Générale de Santé (cliniques). « Hormis le monstre du néolithique qu’est le tiers payant, le texte de loi n’évoque aucune solution numérique pour développer la prévention, le dépistage ou le coaching des patients », peste aussi Guillaume Sarkozy, aux manettes de l’assureur Malakoff Médéric. Le président du MEDEF, Pierre Gattaz, va droit au but : « Le numérique doit être au cœur des réformes structurelles que la France doit impérativement accomplir dans les prochains mois, que ce soit pour le système de santé, l’éducation ou la justice ».
Freins
Sacha Loiseau a fait les frais de l’inertie administrative et politique. Cofondateur de Mauna Kéa technologies, ce représentant de la « french tech’ » développe des microscopes médicaux de pointe qui s’appuient sur les techniques d’imagerie de l’astronomie. Il compte parmi ses clients 500 hôpitaux... dont 27 français. « J’ai attendu cinq ans pour obtenir l’avis favorable de la Haute autorité de santé. Aux États-Unis, ça a pris cinq mois », témoigne-t-il. Selon lui, les multiples freins au remboursement par la Sécu de ces nouvelles technologies « qui rendent service aux patients tout en faisant faire des économies aux hôpitaux » verrouillent la volonté créatrice des jeunes entrepreneurs, dans l’incapacité de monter leur business plan. « Le marché français est un leurre », tacle-t-il.
Ex-patron du LEEM (syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique), Christian Lajoux, président de la Fédération française des industries de santé (FEFIS), prévient pourtant : « Aujourd’hui, la thérapeutique englobe l’ensemble des techniques du numérique. Le médicament n’est plus le produit dominant du monde de la santé. »
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