Après deux jours de conférences dont une session consacrée à des « start-up » prometteuses en santé, le plus grand hackathon d’Europe a eu lieu ce week-end à la faculté de médecine de Strasbourg. L'événement s'est déroulé à l’occasion de la troisième édition du Hacking Health Camp qui a rassemblé plus d’un millier de participants sur les quatre jours de la manifestation. Pour le seul hackathon, 450 personnes ont fait le déplacement.
Le but : rassembler des compétences variées autour de défis de santé qu’il s’agit de résoudre technologiquement de manière concrète en développant un prototype. Tout commence par une session de pitch « express » où un peu plus de soixante candidats « vendent » leur projet en une minute.
Une quinzaine de médecins ont participé à cet événement. Face à eux, de potentiels membres d’équipe : patients, professionnels de santé, développeurs, designers, spécialistes en marketing ou en « business plan »... Après ce tourbillon de « pitchs » arrive le moment de vérité : la formation effective (ou non) d’une équipe autour de chaque projet. Vers 21 h, 23 sont constituées et entrent en compétition : beaucoup d’applications, du serious game, des objets connectés, de la réalité virtuelle et des plateformes Web (voir les présentations)…
L'innovation chronométrée
Les 23 équipes investissent les salles d’un bâtiment de la faculté sur plusieurs niveaux. La première soirée donne surtout lieu à une prise de contact : le chef de projet précise ses idées et les membres de l’équipe imaginent ce qu’il sera possible ou non de produire en une quarantaine d’heures.
Place à d’interminables séances de brainstorming : ça griffonne sur les tableaux et les murs des salles sont souvent recouverts de Post-it. Les idées fusent mais cela ne suffit pas toujours à donner l’élan nécessaire au projet. Pour aider les participants, trente experts sont là pour conseiller sur les orientations choisies sur tel ou tel aspect des projets : point de vue médical, avis du patient, business model, volet juridique, voire problèmes purement techniques... Le temps défile.
Déjà samedi soir, et, pour une partie des membres des équipes, la nuit s’annonce blanche car tout le processus de développement doit s’arrêter le lendemain à midi. Durant la matinée de dimanche, les chefs de projet sont « coatchés » sur la préparation de leur pitch. L’après-midi, c’est un autre volet du hackathon qui s’ouvre, beaucoup plus théâtralisé où il s’agit de mettre en scène sa solution.
Pléthore de récompenses
A 14 h 30, la présentation des « démos » démarre : trois minutes de « pitch » et deux minutes de questions-réponses face à un jury d’experts. Vers 19 h, arrive la cérémonie de remise des très nombreux prix, une vingtaine au total (détaillée sur le fil Twitter du « Quotidien », @LeQdM). Parmi les récompenses, seuls les prix « sponsors » offrent un accompagnement des projets sélectionnés sur une (courte) durée.
Quelques projets portés par des médecins en bénéficieront. C’est le cas notamment de « Keydiag » du Dr Jean-Noël Ravey, radiologue au CHU de Grenoble, qui a convaincu Medtronics de l’accompagner dans son concept de plateforme Web d’intelligence collective autour du diagnostic.
« Hypno 3D » du Dr Denis Graff, anesthésiste à la clinique Sainte-Odile, à Strasbourg, sera soutenu par l’accélérateur « La Javaness » dans son projet de solution d’hypnose par la réalité virtuelle. Un autre accélérateur de start-up, « Rockstart » accompagnera « Fat Buster », un projet porté par le Pr Fabien Thaveau, chirurgien vasculaire au CHU de Strasbourg. Il s’agit d’un programme d’analyse automatisée des fichiers d’imagerie dans le but d’évaluer le risque lié à la masse graisseuse au niveau de l’abdomen chez les patients opérés en chirurgie mini invasive.
Enfin, le projet d’application collaborative pour médecins « Slack4health » du Dr Frédéric Grabli, psychiatre à Strasbourg, bénéficiera des services de l’accélérateur Ekito.
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