Fertilité, grossesse ou santé sexuelle : des règles de bon usage de la téléconsultation en gynéco

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Publié le 09/12/2022
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Crédit photo : Voisin/Phanie

Alors que les gynécologues (qui proposent ce service) réalisent en moyenne 15 téléconsultations par mois sur Doctolib – contre 38 pour les généralistes –, la plateforme a élaboré un guide* de bonnes pratiques, en collaboration avec la Fédération nationale des collèges de la gynécologie médicale (FNCGM). L’objectif est de dresser la liste des motifs pour lesquels proposer une téléconsultation aux patients.

« Les applications de téléconsultation en gynécologie sont nombreuses mais doivent être structurées, cadre la Dr Isabelle Héron, gynécologue et présidente de la FNCGM. Nous avons travaillé avec Doctolib dans l’objectif de guider l’usage de la téléconsultation en gynécologie grâce à un cadre concret et validé pour les médecins ». Aujourd’hui, 7% des rendez-vous pris par les patientes chez les gynécologues sur Doctolib sont des téléconsultations chez ceux qui la proposent . 

Contraception et dépistages

La FNCGM rappelle en préambule qu’ « il n’est pas possible d’effectuer un suivi gynécologique exclusivement en téléconsultation », et qu'il appartient au spécialiste d'en juger la pertinence.

Dans ce cadre, plusieurs motifs de suivi gynécologique peuvent être adaptés à distance. C’est le cas des consultations autour des résultats d’examens complémentaires, des prescriptions de dépistages des IST chez le ou la partenaire, de l’ajustement des traitements (ménopause, traitement de l’infertilité ou de l’hirsutisme) ou du suivi des bêta-HCG suite à une grossesse extra-utérine ou à une fausse couche spontanée. La prise en charge des mycoses ou des infections urinaires basses non fébriles – tout comme les consultations de programmation avant pose de DIU – sont également adaptées en visio.

Contraception hormonale

Le guide dresse également la liste des motifs liés à la santé sexuelle qui peuvent se prêter à une téléconsultation dont le renouvellement d’une contraception hormonale, après avoir vérifié « l’absence d’une contre-indication survenue depuis la dernière prescription et d’éventuelles interactions médicamenteuses ». La prise de tension artérielle dans ce cadre pourra se faire « par le pharmacien ou en automesure à domicile en cas d’une contraception œstro-progestative », conseille le guide.

Une IVG médicamenteuse ou une consultation de préparation à une IVG chirurgicale peuvent également être réalisées à distance, tout comme la prescription de traitement et suivi de l’infertilité ou d’une PMA.

Violences intrafamiliales

Concernant la grossesse, le guide souligne que « toute téléconsultation doit permettre le questionnement sur d’éventuelles violences intrafamiliales qui commencent très souvent à l’occasion de la première grossesse ». De la consultation préconceptionnelle à la prolongation des arrêts de travail, en passant par le suivi du diabète gestationnel : la Fédération des collèges de la gynécologie médicale établit à nouveau une dizaine de motifs de téléconsultation avant et après la grossesse.

Obligatoire depuis le 1er juillet 2022, l'entretien postnatal précoce peut aussi être proposé à distance afin de repérer le plus tôt possible les signes d'une dépression post-partum.

* Guide complet et motifs à retrouver ici.


Source : lequotidiendumedecin.fr