Les avantages de la consultation délocalisée sont psychologiques pour les patients qui auront une prise en charge de proximité, mais aussi économiques, avec des coûts réduits pour la société et/ou le patient (1).
Dans le cadre de réseaux régionaux, une enquête menée en Lorraine montre que la consultation délocalisée devait être organisée (1). Patients et médecins s'accordent sur les avantages de la mise en place de ce mode de prise en charge.
L’organisation de la consultation délocalisée implique plusieurs acteurs, la connaissance des pratiques anesthésiques et des actes programmés dans les différents établissements de la région, justifient que cette pratique s’intègre dans un réseau de soins.
Des arguments contre
Un des arguments avancés contre cette consultation délocalisée est la divergence d’appréciation entre le médecin consultant et celui en charge de l’anesthésie. Cette inquiétude peut être dissipée par l’existence d’un dossier unique partagé dans lequel les items importants à renseigner sont pré-imprimés. Concernant les habitudes du service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital dans lequel le patient sera opéré, la rédaction de protocoles permettra de répondre à cette problématique. Au niveau régional, cette organisation se fait au mieux au sein d’un réseau tel que celui que nous avons développé en Lorraine.
L’importance de la visite pré-anesthésique est telle que la consultation délocalisée se prête assez peu à la chirurgie ambulatoire.
Enfin, l’établissement où sera opéré le patient pourrait se sentir lésé par la perte d’une consultation faite ailleurs, et les chirurgiens de l’établissement où aura lieu la consultation d’anesthésie pourraient considérer que le temps de consultation d’un patient qui ne sera pas opéré sur site est une perte précieuse de temps anesthésiste.
Ces limites obligent à se tourner vers une autre solution.
La télémédecine une solution d’avenir ?
L’évaluation pré-opératoire des patients programmés pour un geste invasif sous anesthésie a déjà été faite par télémédecine. Au Canada et aux États-Unis ce type de prestation a déjà été expérimenté, avec un bon retour de la part des utilisateurs (2,3).
Les outils informatiques actuels permettent une conversation en direct avec la possibilité d’évaluer les facteurs prédictifs d’intubation difficile, tout en conservant une trace de cet examen grâce à la capture d’images. L'utilisation de stéthoscopes électroniques permet de transmettre le son au médecin consultant. Les chiffres de la pression artérielle peuvent également être transmis.
La confidentialité des informations peut être garantie en invitant celui qui transmet des données et celui qui les lit à s’identifier grâce au chiffrement et à la signature. La télémédecine est un exercice collectif mais la responsabilité reste individuelle.
Actuellement il est nécessaire qu’un assistant soit présent aux côtés du patient mais on peut imaginer, dans un futur proche, la possibilité de se connecter directement au domicile de patients qui posséderaient un équipement informatique a minima, et qui auraient eu une prise de pression artérielle et une auscultation cardiopulmonaire et artérielle le mois précédent.
Avec cet outil, le patient est vu à distance, par un médecin anesthésiste de l’établissement où il sera pris en charge pour un acte invasif. Ainsi, les arguments avancés en défaveur de la consultation délocalisée traditionnelle ne tiennent plus. Enfin si la consultation délocalisée se prête peu au mode ambulatoire, ce n'est plus le cas avec la télémédecine.
CHU de Nancy
(1) Rollin M et al. Ann Fr Anesth Réanim 2006;25:927-34
(2) Boedeker BH et al. Journal of Telemedicine and Telecare 2007;13:S3:22-S3:24
(3) Wong DT et al. Anesthesiology 2004;100:1605-7
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