La blockchain, quèsaco ? À l'occasion d’une conférence organisée par la Mutualité (FNMF), des experts ont fait un premier état des lieux de l'utilisation de cet outil en santé.
Née il y a dix ans dans une période de défiance vis-à-vis des banques, cette technologie réputée inviolable est basée sur l'absence d'organe central de contrôle. Elle permet de transmettre des informations de pair à pair (où les PC se « parlent » entre eux via internet) en garantissant la transparence des échanges. Les données sont sécurisées par une technologie de cryptographie utilisant un algorithme et un système de clés numériques.
Au-delà de la fièvre spéculatrice autour des crypto-monnaies, la blockchain inspire le monde de l’entreprise qui s'en empare dans des champs d’application aussi divers que la certification des diplômes et de biens de patrimoine, les échanges de données financières ou la vente de produits en ligne.
Partage de dossiers médicaux aux États-Unis
Dans le domaine de la santé, plusieurs projets sont actuellement menés, pour l’essentiel aux États-Unis. Plusieurs sociétés y développent des solutions d’alimentation et de partage de dossiers médicaux en utilisant cette technologie. Thierry Beaudet, président de la FNMF en est convaincu : « la blockchain va percuter les mutuelles tout en offrant les moyens techniques pour concevoir des solutions innovantes ».
Certaines blockchains (comme celle appelée Ethereum) incluent une fonctionnalité spécifique de smart contrat, ou contrat intelligent, qui intéresse fortement les assureurs et les mutualistes. Ces programmes informatiques capables d’exécuter les conditions et termes d’un contrat sans intervention humaine ouvrent la voie à l’automatisation des processus d’indemnisation. En France, la blockchain est expérimentée sur des contrats d'assurance incendie, accidents et risques divers mais pas encore sur des contrats d'assurance à la personne. Depuis un an, AXA propose ainsi une offre 100 % automatisée qui déclenche une indemnisation en cas de retard d’avion.
Demain, entre le patient et le médecin ?
Demain, la blockchain pourra-t-elle trouver sa place dans la sécurisation des données de santé des hôpitaux, dans le dossier médical partagé, dans la transaction financière entre le patient et le médecin ou dans la recherche, où la certification de l'authenticité de documents est cruciale ? Beaucoup reste à faire au niveau réglementaire. « Pour banaliser l’usage de la blockchain, il faut désormais bâtir un cadre international en laissant toutefois un peu de souplesse, afin de ne pas brider les expérimentations », souligne Mathilde Sené-Brugiere, du cabinet CSA consulting. Avec l'entrée en vigueur le 25 mai du règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), la question n'a jamais été autant d'actualité.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships