Réunis à Fribourg pour leur 120e congrès annuel, les médecins allemands « aiment » tellement leur ministre de la Santé, le très débonnaire Hermann Gröhe, que le président de l’Ordre, le Pr Frank Ulrich Montgomery, l’a dès à présent « invité à revenir l’an prochain ».
Le parti de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel entend poursuivre la modernisation du système de santé, qui continue à afficher d’éclatants résultats financiers (16 milliards d'euros de fonds de réserve et 1,4 milliard d'euros d'excédent en 2016), mais ne souhaite pas en bouleverser les grands équilibres. Il soutient notamment le principe du système qui permet à l’assurance-maladie publique de cohabiter avec des assurances privées, les patients ayant l’obligation de s’affilier à l’un des deux systèmes. Si l’assurance publique demeure très majoritaire, avec plus de 90 % des assurés, l’assurance privée assure aux usagers qui le souhaitent des prestations souvent plus personnalisées, et garantit aussi de meilleurs honoraires aux médecins. Depuis plusieurs années, les sociaux-démocrates plaident au contraire pour une assurance-maladie obligatoire unique, qu’ils considèrent comme plus juste et plus solidaire. Les médecins, eux, estiment qu’une telle réforme, outre qu’elle prendrait des années pour se mettre en place, ne profiterait à personne. Elle déboucherait selon eux sur une réelle médecine à deux vitesses… car les assurés du système public compléteraient leurs prestations par des assurances complémentaires individuelles encore plus chères que les cotisations demandées par l’assurance privée classique.
Vers la création d'assistants médicaux
Ce thème est d’autant plus d’actualité que les médecins négocient actuellement avec les assureurs privés pour faire évoluer leur grille d’honoraires, calculés sur des bases et avec des clés différentes que celles de l’assurance publique. Réunissant 250 délégués des ordres régionaux et des principaux syndicats, élus par les médecins, le Congrès annuel se prononce sur tous les grands sujets touchant à la politique de santé du pays. Parmi les nombreuses résolutions adoptées la semaine dernière à Fribourg, les médecins ont donné leur feu vert à la création de la profession d’« assistants médicaux », selon un modèle existant déjà aux États-Unis et aux Pays-Bas. Formés en trois ans, ces « assistants » seraient amenés à libérer les médecins libéraux d’un grand nombre de tâches administratives et sociales (recherche de place en maison de retraite, d'aides, dossiers...), mais aussi à pratiquer, sous leur contrôle, certains actes diagnostiques voire thérapeutiques (piqûres, vaccination...). La délégation de tâches constitue en effet, selon les médecins, l’une des réponses à la chute de la démographie professionnelle, la moyenne d’âge des praticiens allemands ne cessant d’augmenter.
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