Doctolib, KelDoc, Mondocteur.fr, Doc.fr, RDVmédicaux, Docavenue, Clicrdv.fr... les noms de domaine fleurissent dans le champ de la réservation en ligne et de la gestion des agendas professionnels. Et ce n'est qu'un début.
Selon les chiffres avancés par différentes plateformes, Doctolib, Doc.fr et mondocteur.fr, entre 2 % et 4 % des professionnels de santé sont déjà passés à la prise de rendez-vous en ligne, soit moins de 20 000 libéraux.
Avec près de 500 000 professionnels de santé recensés dont 281 087 médecins, ce marché à fort potentiel est devenu concurrentiel. Des dizaines d'entreprises, mastodontes ou jeune pousses courtisent désormais l'ensemble des praticiens. Toutefois, depuis un an, Doctolib et mondocteur.fr distancent leurs rivaux. Ils revendiquent respectivement, 9 000 et 5 000 praticiens libéraux en ville et campagne, toutes spécialités confondues.
La jungle des offres
Leurs promesses : assurer un service simple d'utilisation, personnaliser l'accompagnement et faire gagner du temps quotidiennement au médecin. La réalité, elle, est plus compliquée. Le nombre d'offres et de services foisonne pour des prix parfois très variés (voir encadré). Difficile de s'y retrouver.
Ainsi, mondocteur.fr mise sur l'ajout régulier de nouvelles fonctionnalités à son service pour se démarquer. « Les médecins peuvent prévenir en temps réel leurs patients de leur retard. Nous avons aussi mis en place la gestion de la liste d'attente pour combler des créneaux vides après une annulation », détaille Thibault Lanthier, fondateur de mondocteur.fr. Les Pages Jaunes proposent un agenda numérique gratuit aux professionnels et Doc.fr joue la carte du télésecrétariat. « Il y a un gain de temps évident. J'ai choisi Doc.fr car il certifie le respect des données personnelles des patients », explique le Dr Simon Baudant, généraliste en Seine-Saint-Denis.
Moins de lapins mais quelques couacs
Si la majorité des médecins sont satisfaits de ce type de service qui tend à réduire le nombre d'appels reçus par jour, mais aussi de diminuer les rendez-vous non honorés, certains estiment que le système est perfectible. « J'utilise Doctolib depuis 1 an, je ne reviendrai pas en arrière. Mais l'offre est onéreuse et ne propose pas de nouvelles fonctionnalités, souligne le Dr Jean-Jacques Fraslin, généraliste à Nantes. Je souhaiterais pouvoir envoyer des messages personnalisés à mes patients. J'ai déjà rencontré un problème de mise à jour de mon agenda, un rendez-vous qui n'a pas été enregistré et deux rendez-vous réservés au même créneau horaire. »
Pour d'autres, la gestion du planning ne peut s'exécuter sans secrétaire médicale. À l’instar d'un généraliste exerçant dans la région lyonnaise très réticent à la pratique numérique. « Je privilégie le contact humain, témoigne-t-il. Un bon secrétariat médical est capable de trier en amont les urgences, de m’orienter sur la durée de la consultation et de bloquer deux créneaux horaires si c’est nécessaire. C’est un vrai plus pour l’organisation du cabinet, même si cela constitue une charge financière. »
Respecter la déontologie
Pour l'Ordre des médecins, la guerre que se livrent les entreprises ne doit pas amener les médecins à contourner le code de déontologie médicale. « Les plateformes ne peuvent ni faire apparaître les motifs de consultation, ni être dédiés à l'urgence », rappelle le Dr Jacques Lucas, vice-président du CNOM et délégué général aux systèmes d’information en santé. L'Ordre se montrera également vigilant sur la présentation du médecin. Seule la qualification sous laquelle il est inscrit à l'Ordre doit être indiquée. « Il ne peut faire figurer des indications concernant la délivrance de certificats », insiste le Dr Lucas. Dernier élément, le CNOM prohibe l'instauration d'un système de notation du médecin ou d'avis.
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