« Aujourd’hui, la place de la médecine est de plus en plus importante sur les réseaux sociaux qui sont devenus une source d’information majeure tant pour les professionnels que pour les patients. Et une association telle que la nôtre se doit d’y être présente », explique le Dr Christian Castagnola, vice-président de l’Association française d’urologie (AFU), en charge de la communication, de l’éthique et de déontologie.
C’est à l’automne 2014 que l’AFU s’est lancée sur twitter, un mode de communication très utilisé par les médecins. « Il s’agit d’un outil très précieux pour faire circuler des informations professionnelles et médicales. On le constate dans les congrès. Nous avons lancé notre compte twitter à l’occasion du 18e congrès français d’urologie en novembre 2014. Et pour cette première, nous avons dénombré un million d’impressions, c’est-à-dire de personnes ayant été touchées par des tweets émanant du congrès. Lors du dernier congrès de l’association européenne d’urologie, il a été recensé 8 millions d’impressions », souligne le Dr Castagnola.
Le fait de ne pouvoir envoyer que des messages de 140 signes maximum est certes un peu réducteur. « Mais cela suffit pour signaler une publication scientifique intéressante ou envoyer la dernière diapositive d’une présentation faite lors d’un congrès. C’est un excellent moyen pour savoir ce qui se passe dans la communauté urologique et voir les sujets qui sont en train de monter. Par exemple, en ce moment, il y a beaucoup d’échanges sur twitter sur l’importance de l’IRM dans le cancer de la prostate », souligne le Dr Castagnola.
Le deuxième axe de développement concerne Facebook, un support de communication lui aussi devenu incontournable. « Plus de 26 millions d’utilisateurs sont inscrits et 18 millions s’y connectent quotidiennement », souligne l’AFU qui a ouvert sa propre page Facebook (www.facebook.com/Urofrance) à la mi-février. Avec un objectif très clair : nouer des liens plus étroits avec le grand public et lui permettre d’avoir accès à une information validée scientifiquement. « Aujourd’hui, la relation médecin-patient est en pleine évolution. Pendant longtemps, cette relation est restée très largement verticale et empreinte d’un paternalisme hippocratique. L’information allait du « sachant » vers « l’ignorant ». Avec internet, les patients ont réussi à acquérir une plus grande autonomie dans l’accès à l’information. C’est une évolution dont on ne peut que se féliciter mais le problème est qu’on trouve beaucoup d’informations médicales sur internet et pas toujours de qualité », souligne le Dr Castagnola.
L’objectif de l’AFU est donc de guider le grand public dans sa recherche de renseignements et d’être une sorte de pôle de référence pour toutes les informations urologiques. « Nous avons donc ouvert une page Facebook et nous allons prochainement ouvrir un portail destiné aux patients sur notre site. De manière ponctuelle, nous souhaitons aussi utiliser le chat Facebook pour pouvoir répondre aux questions des patients. C’est ce que nous avons fait le 3 avril 2015 sur l’incontinence urinaire avec un chat qui a réuni 5 experts qui ont répondu à plus d’une cinquantaine de questions ».
Mais le Dr Castagnola est conscient des limites à ne pas franchir. « En aucun cas, les réseaux sociaux ne peuvent être un lieu de substitution au colloque singulier médecin-patient, ni un espace de consultation », souligne-t-il.
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