Les experts informatiques ont coutume de parler de gisements de données, mais c’est à une montagne que l’American Society of Clinical Oncology (Asco) s’attaque.
Depuis mai, l’association de cancérologues aux 30 000 membres s’attelle à l’élaboration d’une base de données nourrie, dans un premier temps, par une quinzaine de centres de traitements du cancer. Objectif de l’année 2016 : entrer les données cliniques, en temps réel, de 500 000 patients à travers tout le pays. Réaction à un traitement en fonction de l’âge, du sexe, de l’ethnie (pratique interdite en France), de l’avancement du cancer, des traitements pris en parallèle… tout passera par cette base dénommée CancerLinQ. « Ce sera, à l’avenir, un outil indispensable permettant aux médecins d’améliorer la qualité des soins ; chacun pourra comparer les bénéfices des traitements délivrés dans son service par rapport à d’autres, à travers tout le pays », résume le Pr Allen S. Lichter, directeur général de l’Asco.
Développée grâce à la plateforme Hana, éditée par l’Allemand SAP, CancerLinQ aura notamment pour fonctions phares le suivi continu de la performance médicale grâce à la comparaison des données cliniques ; l’évaluation des tendances à partir des données patients anonymisées ; l’identification de cohorte de patients sur la base de caractéristiques communes ; et la constitution d’un calendrier d’évolution de l’état du patient en se basant sur les traitements, les effets secondaires et les résultats.
« À terme, on peut imaginer que grâce à ces données collectées et traitées, on puisse guider le traitement du patient grâce aux données d’hier », explique le Pr Peter-Paul Yu, président de l’Asco.
« Ce qui est intéressant pour les médecins, c’est qu’ils pourront, en fonction de l’état du patient déterminer, grâce à la multitude de données collectées, si le malade se trouve ou non dans une fenêtre de tir permettant certains traitements, ou si les conclusions des uns sont en accord ou contradiction avec celles de leur confrère », poursuit Richard Ross, directeur de l’Asco chargé du déploiement informatique de la plateforme.
L’Asco précise par ailleurs que le système aura la capacité de fournir une rétroaction de la performance des médecins basée sur 10 mesures définies par l’association. Les premiers retours d’expériences sont attendus à la fin de 2016.
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