Après quinze années d'errances, 2018 marquera-t-elle la vraie montée en puissance du DMP ?
Le directeur de l'assurance-maladie a en tout cas promis l'ouverture de « plusieurs dizaines de millions de dossiers » en quelques années. Et la nouvelle convention d'objectifs et de gestion (COG), signée cette semaine entre l'État et la CNAM, prévoit effectivement 40 millions de dossiers en 2022.
La caisse primaire du Bas-Rhin, qui fait partie des 9 CPAM retenues en 2017 comme « caisse de pré-série » pour expérimenter le DMP depuis sa reprise par l’assurance-maladie, est aux avant-postes de cette réforme. Elle vient de se doter d’un espace DMP dans ses locaux d’accueil et propose aux professionnels de santé de visiter son nouveau showroom où sont présentées les initiatives en matière d’innovation numérique et de téléservices. Déjà 11 % des assurés sociaux du Bas-Rhin sont dotés d’un DMP – dont la moitié ont été créés l’an dernier, les autres étant des transferts des anciens dossiers médicaux personnels.
Pas des coquilles vides
Au-delà des chiffres, c'est l'appropriation de cet outil par les praticiens libéraux qui sera la clé de la réussite. Là aussi, il y a du mieux à en croire les intéressés. Selon le Dr Claude Bronner, président de la branche généraliste de la FMF (UG), « les établissements et les professionnels ont dépassé le stade de la simple création systématique de DMP et commencent vraiment à les alimenter, notamment en ce qui concerne la biologie ».
Les bonus octroyés au titre du forfait structure (dans le cadre de la rémunération sur objectifs) stimulent également la création de ces carnets de santé numériques puisque des logiciels « DMP compatibles » sont requis. En outre, les soignants comme les patients peuvent consulter – sur les DMP des neuf caisses engagées dans les expérimentations – la liste des remboursements effectués au cours des deux derniers mois, ce qui renforce l’intérêt du dispositif.
Ce frémissement est confirmé par les statistiques de la caisse locale : 30 % des généralistes du Bas-Rhin ont consulté au moins un DMP en 2017 (20 % des généralistes et 10 % des spécialistes en ont alimenté au moins un l’an dernier). La caisse de Strasbourg continuera à inciter les assurés à se doter d’un DMP, que ce soit par une inscription dans ses propres locaux, chez un professionnel de santé ou directement en ligne.
Quelque 383 000 dossiers ont été créés en 2017 dans ces neuf caisses, soit un peu plus du tiers du total des DMP en France.
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