Au 6e étage du siège de l'assurance-maladie, porte de Montreuil, la salle est comble. Une cinquantaine de personnes, dont le directeur général de la CNAM Nicolas Revel, écoutent attentivement les orateurs, certains prennent des notes.
Sur les 40 équipes sur la ligne de départ, 16 ont été retenues après une présélection pour ce premier hackathon consacré au diabète organisé par la CNAM, Diabète Lab et la fédération française des diabétiques. Chaque groupe dispose de cinq minutes pour présenter leurs plans ou prototypes avancés, liés à la pathologie. DiabDetect, Diabviz, Diabète light, Diabweb ou Diabnext… les participants en binôme ou trinôme, principalement étudiants, start-up, développeurs, ingénieurs ou statisticiens, défilent pour défendre leur projet.
La tension est palpable. Certains candidats préparent déjà depuis plusieurs semaines leur présentation. Les membres du jury – patient expert, professionnel de santé et membre de la CNAM – évaluent la qualité, l'originalité, la pertinence, l'intérêt ou encore la faisabilité du projet. À la clé, les lauréats bénéficieront d'un accompagnement individuel pendant cinq mois pour donner vie à leur idée.
Jeu de rôle, démonstration en direct…
Les candidats ont rivalisé d'originalité pour capter l'attention. L'un des lauréats, baptisé « La Cantine » a opté pour un jeu de rôle original et dynamique mettant en scène un parent d'enfant diabétique et un enseignant. Ils ont conçu un algorithme capable de « déterminer si les menus des cantines scolaires contiennent suffisamment, pas assez ou trop de glucides » via une application. Ainsi, les parents d'enfants diabétiques pourront adapter les repas scolaires et le communiquer à l'école en un simple clic.
Autre gagnant, « Diabnext », a réalisé une démonstration d'un boîtier connecté à clipser sur le stylo insuline. Cette technologie « Clipsulin » mesure toutes les injections réalisées et envoie automatiquement les données glycémiques sur le smartphone du patient grâce à une intelligence artificielle. « La chose la plus contraignante pour un diabétique est de renseigner les données glycémiques dans le carnet de surveillance », explique Laurent, le créateur. Cet outil servira également au suivi du patient par le médecin.
Intelligence artificielle, éducation thérapeutique
La start-up « Stimul activité physique » construit, elle, des programmes d'éducation thérapeutique« personnalisés et engageants » pour les patients diabétiques de type 2. L'objectif est de favoriser la reprise ou l'autonomie de sa pratique d'activité physique et de son suivi nutritionnel. « Entre les ateliers d'éducation thérapeutique en présentiel et la mise en pratique au domicile, il y a un fossé », résume Flora, éducatrice thérapeutique. Le programme est à suivre sur tablette, smartphone ou ordinateur pendant 12 mois. Le patient est suivi à distance par un éducateur thérapeutique. « Nous souhaitons créer des habitudes que les patients conservent dans le temps », indique Étienne, son binôme.
Le jury a également primé « Healsy », le premier service mobile de prédiction de variation de glycémie spécifique à chaque patient. Cette application permet de créer des alertes grâce à la collecte de données provenant du patient (injections, comportement alimentaire, activité physique) et d'anticiper l'hypo ou l'hyperglycémie. Enfin, « Accces Diabète », est une aide au choix des contrats en complémentaires santé pour les diabétiques car « se repérer dans le magma des offres est un exercice difficile », détaillent ses concepteurs, spécialisés en économie de la santé.
Le 16 octobre prochain, à l'issue d'une ultime présentation, le jury classera les projets et distribuera une aide financière aux cinq lauréats dont le montant n'a pas été communiqué.
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