Transferts de compétences ou savoir-faire médicaux

Le marché du compagnonnage 2.0 a le vent en poupe

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Publié le 11/09/2017
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Invivox

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Crédit photo : Invivox

Invivox et Medtandem ont la même ambition : révolutionner l'enseignement des savoir-faire entre praticiens. Depuis l'automne 2016, ces start-up, toutes deux basées à Bordeaux, ont construit des plateformes numériques permettant de choisir une formation médicale entre pairs en France pour Medtandem et aux quatre coins du monde pour Invivox.

Près d'un an après ses débuts, Patxi Ospital, l'un des fondateurs d'Invivox dresse un premier bilan positif. En pratique, la plateforme permet aux médecins qui ont besoin d'une formation pratique de contacter des praticiens experts – ces derniers les accueillant ensuite dans leur bloc. 200 médecins ont été formés grâce à la jeune pousse dont 38 % d'Européens, 17 % d'Américains, 10 % d'Américains du sud, les autres médecins exerçant au Moyen-Orient et en Asie. « C'est un super signal, explique-t-il. Cela démontre que le concept valait le coup d'être créé, il y a un vrai besoin. » Sept spécialités phares sont accessibles sur cette plateforme (cardiologie, neurochirurgie, orthopédie, chirurgie plastique, gastroentérologie, urologie et gynécologie). À cela s'ajoutent d'autres formations en dermatologie ou proctologie. Des spécialités, dont « la technologie évolue rapidement et nécessite une mise à niveau », précise Patxi Ospital. 

Partenariats avec les universités américaines

Invivox ne s'arrête pas là. Ses fondateurs sont partis à la conquête du marché américain. Et leur investissement porte leurs fruits. Ils ont intégré un hub médical très sélectif à New-York et ont noué des partenariats avec le Mont Sinai Hospital de New York mais aussi avec l'université de Yale et de Phoenix. « Pour que le projet soit viable, il fallait ouvrir à l'international, argue Patxi Ospital. C'est un marché réceptif où la formation continue est très structurée et plus suivie qu'en France. Nous avons anticipé la concurrence américaine. »

D'autres projets ont été initiés, Invivox propose aux cliniques, hôpitaux, laboratoires et ONG une place sur leur site pour présenter leur formation. La start-up a créé un outil de gestion interne pour ces professionnels afin de leur donner une visibilité. Invivox a levé 1,2 million d'euros en 2015, la prochaine levée de fonds aura probablement lieu à la fin de l'année. Les fondateurs désirent développer de nouveaux services comme une plateforme de simulation et de réalité virtuelle.

L'assurance professionnelle clé de voûte chez Medtandem

De son côté, la start-up Medtandem a également été lancée fin septembre par les Drs Elodie Baer et Lucie Beylacq, deux anesthésistes-réanimatrices bordelaises. Néanmoins, elles ont une vision qui diffère de leur concurrent. Leur concept est basé sur la formation des gestes pratiques et techniques entre pairs où les médecins bénéficient d'une assurance pour s'exercer. « Il y a plusieurs façons d'apprendre, les congrès, les DU ou l'observation mais pour les gestes complexes il faut un mentor », explique le Dr Baer. Trois spécialités sont accessibles : la médecine d'urgence, l'anesthésie-réanimation et la chirurgie orthopédique. L'échographie est également un autre axe privilégié par les associés pour développer la jeune pousse. « C'est un outil révolutionnaire. Il est utilisé dans plusieurs spécialités et permet le dépistage et d'orienter le diagnostic », précise-t-elle.

À ce jour, 70 mentors français se sont engagés dans l'aventure, 30 tandems ont vu le jour et 1 000 médecins sont inscrits sur la plateforme. « Les mentors recrutés sont passionnés et désintéressés. Le montant de la formation permet d'améliorer les conditions de formation dans la structure » qui accueille, ajoute l'anesthésiste-réanimateur. La plupart des formations sont des FMC et sont prises en charge par l'établissement du praticien souhaitant se mettre à niveau. « Le mentor et l'apprenant ont une assurance en responsabilité civile professionnelle. Elle est intégrée au prix de la formation. C'est un partenariat avec la MACSF, explique-t-elle. Les apprenants peuvent intervenir à la différence de nos concurrents. » Dans ses projets à court terme, Medtandem souhaite proposer les formations d'échographie aux médecins généralistes, de plus en plus en demande, et aussi ouvrir son activité à l'international.

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du médecin: 9600