« L’équipe de Google Life Sciences développe de nouvelles technologies pour transformer la santé, telle une lentille de contact surveillant le taux de glucose. GLS a pour mission d’améliorer la détection, la prévention et la prise en charge des graves problèmes de santé et je rejoins l’equipe afin d’explorer comment cette stratégie peut s’appliquer aux maladies mentales », a annoncé le Dr Thomas Insel, 63 ans.
À la tête de l’Institut américain de la santé mentale (NIMH), le psychiatre a favorisé la recherche sur les causes des maladies mentales sévères et l’identification de meilleurs traitements, navré que les troubles mentaux - ou troubles cérébraux - soient toujours diagnostiqués sur la base de symptômes plutôt que sur des mesures objectives de laboratoire. Il y a 2 ans, il lançait la Brain Initiative (Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnologies), un projet ambitieux de collaboration publique-privée visant à produire une nouvelle représentation dynamique du cerveau, qui montrerait comment les cellules individuelles et les circuits neuronaux interagissent dans le temps et l’espace.
Des intérêts communs
Dans un entretien accordé à MIT Technology review, le Dr Isnel révèle comment il s’est décidé à rejoindre la Silicon Valley. En discutant avec Andrew Conrad, qui dirige l’équipe de GLS, Thomas Insel a découvert des intérêts communs dans 3 domaines : 1) trouver le moyen de mieux exploiter l’analyse de données pour la psychiatrie ; 2) développer une approche préventive de la psychose, par une analyse automatique du langage ; 3) développer des biomarqueurs de l’autisme. « La technologie peut couvrir une bonne part du processus diagnostique car l’on peut utiliser des capteurs et recueillir l’information sur le comportement d’une manière objective. De plus, de nombreux traitements en santé mentale reposent sur les interventions psychosociales, et celles-ci peuvent se faire à travers un smartphone », remarque-t-il.
Il explique sur son blog (2) que « les compagnies qui savent extraire de la connaissance à partir des données sont devenues des partenaires essentiels pour progresser vers de nouveaux diagnostics et traitements » et que « la technologie promet de changer les soins médicaux, en les faisant passer d’un mode épisodique à un mode continu et d’un mode réactif à proactif ». « La technologie n’est pas la réponse à tous les problèmes, mais elle pourrait aider ceux affectés de troubles mentaux bien plus encore que ceux souffrant d’autres affections médicales chroniques graves », estime-t-il.
Diabète, vieillissement...
En recrutant ce neurochercheur et administrateur de pointe, GLS qui s’était récemment concentré sur le diabète, s’investit dans un domaine qui pourrait avoir des répercussions encore plus grandes puisque, comme le soulignait le Dr Insel en 2013 (3), les troubles mentaux sont responsables de près de 30 % des incapacités d’origine médicale.
En août dernier, Larry Page annonçait la réorganisation de Google, renommé Alphabet. Cette maison mère venait chapeauter Google (recentré sur ses activités historiques) et d’autres filiales telles que Nest, Google X, Google Ventures, et Calico. Onze jours plus tard, Sergey Brin annonçait que Google Life Sciences, la division santé du laboratoire de recherche Google X, devenait une société distincte au sein d’Alphabet. GLS et Calico sont spécifiquement consacrées à la santé.
Calico, une compagnie de recherche et de développement (R&D) fondée en 2013, a pour mission de mieux comprendre la biologie du vieillissement et d’identifier des traitements potentiels pour les maladies liées à l’âge. Pour cela, plusieurs partenariats ont été créés, tels ceux avec le laboratoire pharmaceutique AbbVie (2014), le Broad Institute de MIT/Harvard (2015) et AncestryDNA (2015).
Google Life Sciences conserve l’objectif de « faire basculer les nouvelles technologies du stade précoce de la R&D à l’essai clinique et », comme l’espère Sergey Brin, « de transformer la façon dont les maladies sont détectées, prévenues et prises en charge ».
Parmi ses projets figurent une lentille de contact intelligente pour surveiller le taux de glucose des diabétiques, des nanoparticules pour détecter et combattre le cancer, et le « baseline study », une étude visant à déterminer le « profil type » du corps humain en bonne santé à partir des données génomiques et physiologiques de milliers de volontaires. De nombreux partenariats ont été créés récemment avec des labos pharmaceutiques, tels Novartis, Biogen, Johnson & Johnson, Dexom et Sanofi.
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