Les nouvelles technologies, notamment en matière d'information et communication (TIC) ont totalement bouleversé les usages au service des populations parmi les plus isolées.
C'est ce que montre un programme conduit par l'association Datasanté avec Santé Sud, d'abord expérimenté à Madagascar et au Bénin et aujourd'hui implanté au Mali. « Il s'agit d'un programme d'informatisation mobile et connecté en 3G, au service de la santé reproductive », explique le Dr Pierre Costes, médecin généraliste, secrétaire général de l'association. »
Un dossier médical individualisé par DataSanté
Ce dernier, ancien président de MGFrance, précurseur de l'informatisation du système de santé français, a lancé depuis plusieurs années ce chantier, pour mettre ces avancées technologiques au service des patients et des soignants. « J'ai constaté que, dans ces terres isolées, les médecins passent beaucoup de temps à faire des papiers et remplir des registres pour servir à l'observation. Registre de suivi des pathologies par tranche d'âge et par sexe, registre des accouchements, des consultations prénatales, de suivi de la malnutrition, des vaccinations, du paludisme, de la tuberculose, etc. Ils n'en peuvent plus ! Les personnels des CSCOM consacrent plus des deux tiers de leur temps aux rapports au détriment du soin à la personne. C'est de ce constat qu'est née la dynamique Datasanté au sein de Santé Sud », explique le Dr Costes. C'est ainsi qu'est née la notion de dossier médical partagé avec la création d'un fichier patient dans chaque centre de soins primaires pour éviter la surcharge de paperasse. « Pour le médecin responsable du centre, qui coordonne l'équipe, le codage instantané des pathologies lui fait économiser deux à trois journées de travail, chaque mois, pour établir ses rapports épidémiologiques obligatoires. Mais cela signifie aussi, qu'au-delà du dossier individualisé, il peut avoir accès à de la documentation, de la communication à distance, et tout cela avec un serveur local, une connexion en 3G, une alimentation électrique permanente et des tablettes. »
13 centres équipés au Mali fin 2017
Les relais locaux de santé Sud ont aidé à venir à bout des freins culturels et des difficultés contextuelles comme l'absence d'électricité. En octobre 2016, après 10 mois de pratiques, l'association peut se réjouir de la création de 15 000 dossiers. Et les soignants concernés en mesurent déjà les bénéfices. D'un simple coup d'œil, le soignant peut voir si la maman et l'enfant sont à jour de leur vaccination ou d'autres points sensibles comme la malnutrition. Le suivi s'en trouve renforcé. Et donc plus efficace. D'ici à fin 2017, l'association a pour objectif d'équiper 13 centres de santé au Mali. « On parle déjà aussi de l'adapter à d'autres pathologies, par exemple la santé mentale, ou encore à des pays comme la Tunisie, annonce le Dr Costes. Ces outils comblent vraiment un besoin, et partout où je vais, je constate que la soif est intense. » D'autres expériences sont menées ailleurs en Afrique sur le stockage de données par des opérateurs comme Orange Healthcare.
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