Les plus de soixante ans représentent actuellement 25 % de la population. À l’horizon 2060, cette proportion devrait passer à 30 %, soit 23 millions de « têtes blanches ». Les plus de 75 ans, eux, seraient 12 millions.
Ce vieillissement de la population s’accompagne d’une perte d’autonomie et d’un risque d’isolement social réels. À Lille, le pôle d’excellence Eurasanté a décidé d’anticiper ces évolutions en développant le secteur de la silver économie (économie des « têtes argentées »). La plupart des personnes âgées souhaitent rester chez elles le plus longtemps possible. Pour assurer leur maintien à domicile en toute sécurité, il est nécessaire de développer des technologies spécialisées dans le domaine de la domotique ou les applications mobiles.
La canne connectée
L’an dernier, Eurasanté lançait un premier appel à projets – Silver surfer – destiné à soutenir les start up développant des projets dans ce domaine. Originalité de la démarche, le jury était composé de futurs utilisateurs – pensionnaires d’EHPAD ou de maisons de retraite, personnels des CLIC... Après une première sélection en 2015, 3 entreprises lauréates viennent d’être retenues pour mettre au point leur prototype et passer à la phase industrielle.
Parmi elles, le bureau d’études RD2 Innovate propose la canne Compagnon, une canne à l’apparence ordinaire mais qui recèle dans sa poignée un système de géolocalisation et un bouton d’appel d’urgence en cas de chute.
Un objet connecté qui permettra aux personnes âgées de sortir en toute sécurité. « L’enjeu était d’intégrer une télé-alarme dans un objet du quotidien, explique Stéphane Demeerseman, concepteur de la canne. Les personnes âgées ne portent pas volontiers les bracelets de téléalarme qu’elles jugent stigmatisants. Elles ne veulent pas non plus être suivies à la trace par la géolocalisation. La capsule électronique installée dans notre canne est très discrète, et la géolocalisation ne se met en route qu’en cas d’activation de l’alarme, pour situer la personne à secourir. »
Reliée à une centrale, la canne affiche une liste de numéros de proches à contacter, et en cas d’indisponibilité, des « anges gardiens » prêts à intervenir pour aider la personne. Elle est autonome en termes d’énergie, sa pile se rechargeant avec les mouvements de la canne.
Attendue sur le marché pour 2018, elle sera proposée en location (avec abonnement à la centrale de téléalarme) pour une somme mensuelle qui devrait avoisiner les 12 euros. La start up est en pourparlers avec les organismes sociaux pour une prise en charge de l’abonnement.
Intelligence artificielle
Autre lauréat du concours, Ergonotics propose un logiciel capable de traduire en langage courant des documents médicaux ou juridiques abscons pour le commun des mortels.
Grâce à l’intelligence artificielle de « C’est à dire », une analyse biologique, par exemple, est décryptée et retranscrite dans un langage adapté au niveau de compréhension de la personne. La troisième entreprise sélectionnée développe une application mobile pour smartphone et tablette qui permet à tous les professionnels intervenant auprès d’une personne âgée de se concerter grâce à une interface.
« Silver cloud » permet de laisser un message au médecin ou à l’infirmière, ou d’alerter le coordinateur, avec des données sécurisées. Soutenu par la région Hauts-de-France et M comme Mutuelle, Silver surfer apporte une aide allant jusqu’à 200 000 euros à chaque lauréat. Un deuxième appel à projet est prévu en 2016, plus centré cette fois sur le handicap.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships