La création par les patients de leur propre dossier médical personnel (DMP) sans passer par leur médecin traitant est « à l’étude » à l’Assurance-maladie, a indiqué ce vendredi le directeur de l’ASIP Santé, Michel Gagneux, lors d’un débat sur « l’impossible dossier médical partagé », dans le cadre du congrès CHAM (Convention on Health Analysis and Management), à Chamonix.
La possibilité offerte aux patients de créer leur DMP s’explique par « la crainte des professionnels que cela leur prenne trop de temps », a expliqué Michel Gagneux. « Même si nos tests faits en interne montrent qu’ouvrir un DMP ne prend que 57 secondes, cette crainte pourrait être un obstacle au déploiement du dispositif », a-t-il confié.
S’il s’agit pour l’instant uniquement d’un projet, son but est bien de « simplifier » la mise en route finale du dispositif, lancé il y a plus de dix ans.
Un demi-milliard d’euros en 10 ans
Pour l’instant, le DMP a coûté un demi-milliard d’euros à l’État, pour 500 000 dossiers remplis pour la plupart à 10 %.
Face à ce constat d’échec, Marisol Touraine a confié les rênes du projet à l’Assurance-maladie, qui a pour mission de déployer l’outil en 2016, après le vote du projet de loi de santé.
« En 2016, la CNAM sera en état de lancer à grande échelle le DMP. Les conditions sont en train d’être réunies », a confirmé Michel Gagneux (dont l’organisme était en charge du projet avant que Ségur ne change la donne).
Mi-septembre, Yvon Merlière, directeur du projet DMP à la CNAM, avait annoncé que les patients pourraient ouvrir leur DMP, sorte de carnet de santé numérique, en précisant qu’il serait mis en place d’ici à fin 2016.
« Les premières régions pilotes testeront au printemps [2016, NDLR] la création de DMP par les affiliés pour un déploiement prévu mi-novembre », avait-il précisé lors d’un congrès sur la santé connectée organisé par « les Échos ».
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