La plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne Doctolib a annoncé ce jeudi le rachat de son principal concurrent MonDocteur au groupe Lagardère.
« Avec 55 000 praticiens utilisateurs et 20 millions de visites de patients chaque mois », l'ensemble formé par Doctolib et MonDocteur « fournit désormais le service de prise de rendez-vous médicaux en ligne le plus utilisé au monde », a indiqué Doctolib dans un communiqué.
Le nouvel ensemble emploiera 600 salariés, dont 450 venants de Doctolib et 150 de MonDocteur. Il prévoit d'employer 1 000 salariés d'ici deux ans. Selon une source proche du dossier, MonDocteur aurait été cédée à Doctolib pour près de 45 millions d'euros.
Doctolib et MonDocteur vendent aux professionnels de santé, indépendants ou dans les hôpitaux, un logiciel de gestion d'agenda, qui permet notamment aux patients de prendre rendez-vous en ligne. Le service fonctionne par abonnement, pour un prix de 109 euros TTC mensuel pour Doctolib.
L'entreprise promet aux praticiens qui utilisent son service une réduction de 30 % de leur temps de secrétariat, et de 75 % du taux de non-présentation des patients, grâce notamment aux SMS de rappel de rendez-vous envoyés automatiquement.
Doctolib est majoritairement contrôlé par ses fondateurs, dont le président Stanislas Niox-Chateau, et son équipe dirigeante. Eurazeo et Bpifrance notamment figurent également au capital, tout comme le fonds international de capital-risque Accel.
« Il y aura deux sites, deux marques et deux logiciels de gestion. Mais d'ici à la fin d'année on va aller vers une marque et une solution communes », précise Stanislas Niox-Chateau au « Quotidien ».
Concentration du marché
Avec près de 500 000 professionnels de santé recensés dont plus de 250 000 médecins, ce marché à fort potentiel est devenu concurrentiel. Depuis 2013, les noms de domaine ont fleuri dans le champ de la réservation en ligne et de la gestion des agendas professionnels. Doctolib et MonDocteur étant numéro 1 et 2 Français, ce rachat soulève quelques questions et beaucoup d'inquiétudes de la part des autres acteurs des rendez-vous médicaux en ligne, qui redoutent une perte de visibilité.
Stanislas Niox-Chateau précise ne pas remplir les conditions pour être soumis à un avis de l'Autorité de la concurrence : « Il n'y a aucuns enjeux concurrentiels car nous travaillons avec 10 % des praticiens, il y a une dizaine de concurrents et les sociétés sont encore trop "petites". »
La loi exige des entreprises qu'elles notifient une opération commerciale dès lors que le chiffre d'affaires total mondial de l'ensemble des entreprises parties est supérieur à 150 millions d'euros et que le chiffre d'affaires total réalisé en France par au moins deux des entreprises concernées est supérieur à 50 millions d'euros. L'Autorité de la concurrence peut autoriser sous conditions ou interdire l'opération si elle estime qu'elle nuira au secteur.
Doctissimo en vente
La vente de MonDocteur entre dans une stratégie plus large du groupe Lagardère qui a décidé de recentrer son activité sur l'édition et la distribution dans les lieux de transport. Le groupe a annoncé la vente de son pôle « e-santé » qui comprend le site Doctissimo en plus de MonDocteur, dont il évalue la valeur totale à 60 millions d'euros.
En novembre 2017, Doctolib a levé 35 millions d'euros après un premier tour de table de 26 millions en janvier de la même année.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships