Secteur privé non lucratif : la FEHAP livre ses recettes pour réussir le virage ambulatoire

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Publié le 04/10/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Favoriser les soins de proximité pour les populations vulnérables, limiter les recours inutiles à l'hôpital… À travers une trentaine de propositions, la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne (FEHAP) – qui regroupe 1 600 associations, fondations et mutuelles, et plus de 4 200 établissements – a détaillé ce mardi son ordonnance pour « réussir » le virage ambulatoire. 

Financé cette année par un ONDAM jugé « favorable » par son président Antoine Dubout (+2,6 % pour le secteur médico-social, +2,2 % pour les établissements), le secteur privé non lucratif plaide pour un renforcement de l'efficience du système de santé et pour la limitation du recours « excessif » à l'hôpital et aux urgences.

La FEHAP propose d'inscrire dans tous les projets régionaux de santé (PRS) au minimum un programme de création de premier recours aux soins (centre de santé, maison de santé, maison médicale) par territoire de santé, doté d'un plateau technique. Elle suggère de s'appuyer sur le maillage territorial conséquent des établissements médico-sociaux et de santé afin de faciliter les mutualisations d'équipements et de compétences.

Autre priorité allant dans le sens du décloisonnement : la régulation de l'accès aux urgences, en lien avec les acteurs de premier recours, ou la fongibilité régionale des enveloppes entre la médecine de ville, le secteur hospitalier et médico-social.

Développer les consultations à distance en EHPAD

La FEHAP suggère de créer un niveau de premier recours par bassin de vie, accessible aux personnes fragiles, avec des personnels formés à cet effet. Illustration : le centre de santé de la fondation Chabrand-Thibault (Val-d'Oise), situé sur le même site que l'EHPAD dont elle est gestionnaire, ou celui de l'hôpital Saint-Joseph à Paris (14e), qui travaille en articulation avec plusieurs centres de santé.

Tous les leviers doivent être mobilisés. Pour améliorer le maintien à domicile, la FEHAP préconise ainsi de renforcer le maillage infirmier. Autre piste : une meilleure information des généralistes sur les modalités de prescription et d'adressage de l'hospitalisation à domicile (HAD) ou encore la création de plateformes intégrées (centres d'appels, outils de télégestion et de télé suivi). Sur l'HAD, la FEHAP propose même d'instaurer des taux cible de recours et d'intégrer des critères de prescription dans la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).

Toujours pour sortir d'un modèle trop « hospitalo-centré », la Fédération milite en faveur de la télémédecine et de la téléconsultation. Elle souhaite que les consultations à distance, spécialisées (nutrition, dermatologie, neurologie) ou centrées sur la perte d'autonomie, le maintien à domicile et le suivi à distance des maladies chroniques, soient facilitées à tous les étages. La FEHAP cite l'exemple de l'hôpital privé gériatrique les Magnolias à Ballainvillers (Essonne), qui a installé une cabine de télémédecine pour que les patients, notamment les plus fragiles, bénéficient de téléconsultations.


Source : lequotidiendumedecin.fr