Téléconsultations : ménage dans le « Far West »

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Publié le 15/12/2022
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Alors que la téléconsultation s'ancre dans les habitudes, les pouvoirs publics tentent de réguler cette pratique.

Dopée par les vagues Covid, la téléconsultation a continué de s’installer dans la pratique cette année. Dans les quatre premiers mois de l'année 2022, pas moins de 5 millions de consultations à distance ont été réalisées en France.

Mais des voix s'élèvent pour dénoncer le contournement du parcours de soins ou les arrêts de travail de complaisance. En avril, face à l’offensive des plateformes commerciales, l’Assurance-maladie publie une charte de bonnes pratiques à destination des confrères. Un texte qui rappelle les obligations de cybersécurité ou de respect du parcours de soins. La Cnam, comme l'Ordre, soulignent que la pratique de téléconsultation ne peut être un exercice exclusif au regard de la pratique médicale et de la déontologie.

Alors que la crise estivale des urgences se profile, certaines plateformes poussent leurs pions. Medadom propose à François Braun, « pendant les périodes de forte intensité », d’exonérer les médecins de la limitation à 20 % des actes à distance, un quota introduit par l’avenant 9 à la convention. Au cœur de l’été, la fronde monte contre l’implantation jugée « sauvage » de certaines cabines. En Bretagne, médecins et pharmaciens libéraux s’allient pour s’alarmer de « possibles dérives ».

Dès la rentrée, les arrêts de travail en visio, obtenus en cinq minutes, concentrent les critiques. Interrogé, le DG de la Cnam Thomas Fatôme concède qu'« il faut fixer les nouvelles règles du jeu pour mettre fin au Far West des téléconsultations ». Sur proposition de la Cnam, le projet de loi de financement de la Sécu dérembourse les arrêts de travail prescrits par téléconsultation hors médecin traitant ou vu au cours des 12 derniers mois. Il crée surtout un statut ad hoc pour les sociétés de téléconsultation en vue du remboursement de leurs activités. Jusqu’alors, ces plateformes créaient des centres de santé pour salarier leurs médecins téléconsultants.

L.G.

Source : Le Quotidien du médecin