Incendie dans un tunnel, bousculade de masse, attentat dans le métro… Autant de scénarii catastrophes auxquels les médecins urgentistes du SAMU 31 sont susceptibles de faire face. Au CHU de Toulouse, l’urgentiste Laurent Gout a mis en place un outil directement inspiré du jeu en réseaux Second life qui permet aux médecins de s’entraîner virtuellement à gérer l'urgence dans la vie réelle.
Quand il ne régule pas des appels d’urgence et qu’il n’intervient pas sur le terrain, le Dr Laurent Gout, urgentiste au SAMU 31, passe des heures devant son ordinateur pour améliorer l’outil virtuel de médecine de catastrophe qu’il a mis au point tout seul, inspiré du jeu en réseaux Second Life. « J’ai acheté une île virtuelle de dix hectares sur laquelle j’ai créé un univers de médecine de catastrophe avec un hôpital et un service d’urgences, un centre de SAMU, un stade, une salle de spectacles, une station de métro, etc. Je l’ai configurée pour que 100 utilisateurs puissent s’entraîner en même temps, et en fonction des scenarii d’entraînement, je peux modifier les bâtiments à l’infini », explique le médecin. Ce qui n’était au départ que le passe-temps d’un passionné d’informatique est devenu une spécificité du SAMU 31. Le seul en France à disposer d’un tel outil.
« Cela a totalement modifié notre façon de travailler, reconnaît le Pr Vincent Bounes, directeur du SAMU 31. Ce terrain d’entraînement virtuel facilite considérablement la formation des équipes et améliore l’interaction entre les différents professionnels de santé, ce qui est d’ordinaire difficile à mettre en œuvre ». Si l’entraînement avec casques et ordinateurs n’a pas supplanté les exercices grandeur nature, il en est devenu un complément indispensable.
Un coût équivalent au terrain
Le coût, 10 000 euros par an, permet au SAMU de faire évoluer les serveurs pour créer de nouveaux décors, et surtout de développer des mannequins intelligents. « Nous nous entraînons désormais sur des mannequins évolutifs. À T0, ils ont une pression artérielle et à T1, ils tombent en arrêt cardiaque. L’objectif est que les équipes soignent comme au lit du patient », explique le Pr Bounes.
Le CHU organise entre cinq et dix cessions de formation continue par an grâce à cet équipement, alors qu’un seul exercice de terrain est à coût équivalent, évalue le spécialiste.
L’innovation toulousaine a séduit le Beth Israel deaconess medical center, centre hospitalier universitaire lié à la Harvard medical school de Boston. « En signant une convention de partenariat avec eux, nous allons devenir en quelque sorte un terrain de stage pour les étudiants d’Harvard », se félicite le Pr Bounes, qui prévoit de former une dizaine de stagiaires américains par an à Toulouse.
L’étape suivante est la mise en place d’un réseau international de médecine de catastrophe avec un centre de référence par continent à Sao Paolo, Tel Aviv et Toulouse pour le continent europeen. Une aubaine pour le CHU qui compte bien obtenir dans ce cadre une bourse via Harvard pour accélérer le développement de son super outil de formation.
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