La première semaine du premier confinement, le CH de Valenciennes est passé de zéro à 90 téléconsultations hebdomadaires.
« A ce moment là, on a tout basculé en télé-quelque chose », a raconté Frédéric André, directeur des systèmes d’information du centre hospitalier, lors du salon hospitalier SantExpo. Au cœur de la crise, l'hôpital valenciennois se stabilise à 300 téléconsultations par mois, certains médecins hospitaliers se mettent en télétravail et consultent de chez eux.
Une dynamique mesurable chez Doctolib où, dès la première semaine de pandémie, 70 établissements de santé s’inscrivent sur la plateforme afin de réaliser des consultations à distance « alors qu’il n’y en avait aucune auparavant », précise Maric Philibert, directeur Grands comptes chez Doctolib. Quelque 1 500 praticiens hospitaliers exercent alors via la plateforme, à raison de 20 000 consultations vidéos mensuelles. Mais après le pic, c’est la chute. Sur Doctolib, le nombre de téléconsultations hospitalières est divisé par trois…
La e-santé n'aura-t-elle connu qu'un essor éphémère ? La réponse est négative pour Matthieu Sainton, associé d'Europgroup Consulting, spécialiste des usages numériques. « La crise a permis des accélérations formidables qui entrent dans notre quotidien », avance-t-il. « Je ne suis pas certain que tout le monde s’en rende compte, mais la connexion entre laboratoires, patients, médecins et État pour les tests PCR – puis sur la vaccination – a été un bouleversement », pronostique Matthieu Sainton. Et à partir d'une feuille de papier ou d’un PDF, « tous les Français se sont habitués à accéder à leurs données de santé via TousAntiCovid ». De bon augure pour ceux qui souhaitent pérenniser ces usages numériques, y compris dans les établissements.
Reste que la pérennisation des services de santé numérique après crise dépendra aussi de la réponse au défi de la cybersécurité. Et le chemin est long. « Selon une étude que nous avons menée, un tiers des médecins ne se sentent pas concernés par la question de la cybersécurité », regrette le consultant Matthieu Sainton. Or, 40 % d’entre eux utilisent leur smartphone pour manipuler les données de leurs patients. Des données qui valent de l’or. Un dossier médical est revenu en moyenne 350 euros sur le dark web « soit 2,5 à 3 fois plus cher que n’importe quel autre document ».
La seconde condition pour pérenniser la santé numérique sera la réponse aux besoins réels. « Sans usage, vous n’avez pas de public, recadre Matthieu Sainton. Il suffit de voir quelles sont les deux seules applis de santé réellement téléchargées : Doctolib et Ameli. »
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