Alors que la grande majorité des pays ont accès à l'hémodialyse (95 %), la dialyse péritonéale (76 %) et la transplantation rénale (75 %), les pays d'Afrique affichent des scores bien plus faibles que la moyenne (respectivement 94 %, 45 % et 34 %).
C'est l'une des fortes disparités de prise en charge de la maladie rénale chronique qui ont été mises à jour dans le nouvel Atlas mondial de la santé rénale de la société internationale de néphrologie (ISN pour International Society of Nephrology) présenté lors du congrès mondial à Mexico (21 au 25 avril 2017).
À partir de questionnaires envoyés en 2016 à 130 pays développés et en développement (125 ont répondu), cet atlas (GKHA pour Global Kidney Health Atlas) publié dans le « JAMA » révèle que, contrairement à des infrastructures globalement disponibles, seuls 18 % des pays ont accès en routine au dosage de la créatinine.
Suite au recul des maladies transmissibles, le fardeau des maladies du rein ne cesse s'alourdir avec l'augmentation de la prévalence de l'obésité, de l'hypertension artérielle, du diabète. Avec une maladie chronique rénale (MCR) définie par l'existence d'une protéinurie et/ou d'une insuffisance rénale (clairance de la créatinine < 60 ml/min), près de 10 % de la population est concernée, avec 90 % des individus ignorant être atteints. Un individu sur 3 serait à risque de développer une MCR.
Un diagnostic précoce pour éviter la dialyse
« Un diagnostic de MCR n'est pas synonyme de dialyse ou de transplantation, rappelle le Pr Aderra Levin, de l'université de Columbia (Vancouver), présidente de l'ISN et premier auteur de l'Atlas GKHA. Aux premiers stades de MCR, les individus peuvent être traités par des antihypertenseurs, la diététique ou le mode de vie, et peuvent maintenir une bonne qualité de vie. C'est indispensable que tous les pays améliorent leurs taux de diagnostic précoce et de traitement. Cependant, notre Atlas montre que, parmi les pays de tous revenus, de nombreux gouvernements ne font pas de la maladie rénale une priorité ».
La MCR n'est pas une priorité de santé publique, en dépit des conséquences sur la santé et de l'énorme coût financier de l'insuffisance rénale terminale, déplorent les auteurs. Si seulement 1 à 2 individus/1 000 sont dialysés ou transplantés dans les pays développés, cela représente jusqu'à 2-3 % de leur budget santé total. Malgré tout, seul un pays développé sur 3 fait de la MCR une priorité, par rapport à deux tiers des pays en développement. En Europe de l'Ouest, seuls la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne ont pris la mesure du problème. L'Australie, le Canada, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande font figure de mauvais élèves.
L'identification de la MCR est l'un des objectifs principaux définis par des membres de l'ISN dirigés par le Pr Aderra Levin dans « The Lancet ». Dix thèmes clefs ont été retenus regroupés en 4 champs d'action principaux, l'identification de la MCR étant le premier d'entre eux devant une meilleure compréhension des causes et des conséquences de la MCR, l'amélioration de la prise en charge selon l'état actuel des connaissances et le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships