Même si elle gagne du terrain, l'intégration des objets connectés dans la pratique médicale ne fait pas l'unanimité chez les médecins. Environ un praticien sur quatre possède un objet connecté, soit trois fois plus que la moyenne des Français. En revanche, seuls 15 % l'utilisent à titre professionnel, révèle une étude* réalisée conjointement par la MACSF, la mutuelle d'assurance du corps de santé français et Withings, entreprise spécialisée dans la santé connectée.
Plus précisément, les praticiens emploient principalement des ECG (6 %), tensiomètre (4 %) et glucomètre (3 %). L'usage le plus courant de ces objets est pour le diagnostic (43 %) devant le suivi à distance (31 %) et la prévention primaire (27 %).
Près des deux tiers des praticiens interrogés déclarent en revanche recourir à des applications en santé notamment pour consulter des encyclopédies médicales (33 %), pour l'aide au diagnostic (21 %) ou au traitement (37 %). Seulement 9 % des sondés conseilleraient l'utilisation d'objets connectés (glucomètre, tensiomètre, traqueur d'activité) contre 7 % pour les applications en santé.
Interrogés sur l'impact de ces objets connectés, 40 % des professionnels de santé estiment que leur utilisation permettra de réduire le nombre d'hospitalisations. Un médecin sur trois attend qu'ils améliorent les relations avec les patients et près de trois sur quatre pensent qu'ils contribueront à l'amélioration de la prévention. D'autres avantages ont été cités : le repérage plus rapide des épidémies ou l'impact des politiques de santé publique pour plus de la moitié.
Craintes pour le respect du secret médical
Toutefois, de nombreux freins ont été soulevés. 40 % craignent que le secret médical soit menacé « à l'heure du cloud ». Selon la majorité des répondants, seuls le patient et le médecin doivent être autorisés à consulter des données issues d'objets connectés. 2 % des répondants pensent que l'Assurance-maladie devrait y avoir accès… Les médecins sondés considèrent que l'analyse des données doit être effectuée par le généraliste (72 %), un médecin d'une autre spécialité (61 %) ou paramédicaux (41 %). Ces résultats suggèrent « qu'un effort important est encore nécessaire » pour construire une confiance envers le numérique.
Un tiers s'estime dans le flou sur la responsabilité civile. En cas de divulgation de données, un médecin sur deux indique que le premier responsable sera l'hébergeur de données de santé ou le fournisseur pour un tiers d'entre eux. Toutefois, 30 % des répondants notent que leur responsabilité peut être engagée par l'utilisation d'objets connectés ou d'applis par le patient.
* Étude réalisée en ligne du 28/06/2016 au 02/08/2016 via le logiciel AreYouNet auprès de 1 037 médecins et internes en médecine sociétaires de la MACSF, de toutes spécialités et exerçant en cabinet de ville ou en établissement de santé.
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