Les objets connectés peuvent-ils contribuer à l'amélioration de la prise en charge des patients hypertendus, notamment dans le suivi des mesures hygiéno-diététiques ? Les cardiologues peuvent-ils préconiser ces objets à leurs patients ?
Pour répondre à ces interrogations, l'UFCV, filiale de formation du Syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux, a lancé en décembre 2015 l'étude SOPHOC de façon à analyser le comportement des patients hypertendus équipés d'objets connectés. « Le but était de voir si un patient non-geek utiliserait ces appareils de lui-même », explique le Dr Marc Villacèque, cardiologue. Avec l'essor de ces objets, il est difficile de s'y retrouver ; or, les spécialistes concernés réclament une caution scientifique.
Pour l'étude SOPHOC, 12 cardiologues libéraux ont noué un partenariat avec l'entreprise de santé connectée Withings pour l'aide technique. La société a équipé 50 patients (âgés de 56 ans en moyenne) d'un bracelet traqueur d'activité et d'un appareil tensiomètre connecté sans fil. L'application Withings a été installée sur les smartphones de chaque participant. « 35 % ne connaissaient pas les objets connectés », précise le Dr Villacèque. Pendant un an, le patient a utilisé les appareils à sa guise. « Nous avons décidé de ne pas être interventionnistes pour être au plus proche de la vie réelle », souligne le cardiologue. Les patients testeurs recevaient des messages sur l'appli l'encourageant à l'activité physique et à des mesures hygiéno-diététiques. Ils ont aussi été reçus deux fois en consultation à six mois d'intervalle.
Amélioration de la tension
Les premiers résultats présentés au congrès international de l'e-cardiologie à Berlin début novembre ont été bien accueillis. Un an après le lancement, 63 % des participants utilisaient encore le bracelet traqueur d'activité et 60 % l'appareil tensionnel connecté, preuve d'un recours spontané à ces objets. Le suivi a permis une progression du nombre moyen de pas quotidien de 4 467 à 5 785. La tension systolique moyenne est passée de 136 à 134 mmHg. Pas question pour autant de crier victoire. « Les patients n'ont pas fait l'effort de rentrer leur poids dans l'application, ils n'étaient pas équipés de balance connectée, nuance le Dr Villacèque. Parfois, les objets ne se connectaient pas automatiquement à l'application. Et nous avons rencontré des difficultés pour anonymiser les participants ».
L'étude se poursuivra en 2017, et l'équipe n'exclut pas de confier aux cardiologues un rôle d'orientation. Un retour sur l'impact de ce suivi sur l'exercice du cardiologue est attendu.
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