Le Centre hospitalier universitaire de Reims ne veut plus communiquer autour du patient Vincent Lambert. Depuis le début de l’année, des mesures de sécurité ont été instaurées autour de sa chambre.
La porte est fermée à clef et possède une serrure tracée permettant l’enregistrement des allées et venues. Une caméra en surveille l’entrée. Les membres de la famille, seuls autorisés à rendre visite à Vincent Lambert, doivent déposer leur carte d’identité à l’entrée avant d’être escortés par un soignant jusqu’à son chevet. S’ils peuvent y demeurer sans présence médicale, le personnel vérifie l’état du patient à leur entrée et sortie.
En cas de décès du patient, la procédure interdit de toucher au corps ou à tout objet, impose de fermer la porte à clef et de prévenir le directeur de garde et le médecin de garde.
Pressions sur les équipes
« J’alerte publiquement Mme la ministre des affaires sociales et de la santé, monsieur le directeur général
de l’agence régionale de santé de champagne Ardennes, monsieur le directeur général du CHU de Reims, sur les pressions que subissent quotidiennement les professionnels prenant en charge Vincent Lambert. Nous avons fait de notre mieux. Nous sommes allés puiser dans nos réserves. "Notre fragilité constitue notre humanité" disait Jean-Guillhem Xerri », déclarait le Dr Éric Kariger en réaction à la décision du Conseil d’État, le 24 juin. Et d’ajouter : « Je formule le vœu que dans l’intérêt de Vincent Lambert nous puissions nous engager dans le temps de la mise en œuvre de la décision du conseil d’état dans une atmosphère la plus apaisée possible ».
Depuis, la Cour européenne des droits de l’homme, saisie par les parents, a suspendu la décision d’arrêt des soins et imposer un délai supplémentaire. « Les pressions les plus fortes sont d’ordre psychologique » pour la trentaine de soignants qui se relaient, soudés dans l’adversité, auprès de Vincent Lambert, commente le Dr Kariger pour le « Quotidien du médecin ».
« Le patient est otage, nous sommes otages, personne ne peut faire son deuil et tout le monde est maltraité », poursuit le médecin, qui souhaite, en l’attente de la décision de justice, « rentrer dans sa coquille », pour protéger les équipes, et Vincent Lambert.
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