Comment, en tant que soignant, annoncer un décès ? Le moment est délicat : une annonce bien faite permet de prévenir un deuil compliqué et le développement d'un trouble de stress post-traumatique pour les endeuillés, et est un gage de sérénité au travail pour le professionnel. C'est pourquoi le centre national de ressources et de résilience (CN2R) propose des repères pour une annonce faite avec professionnalisme, empathie et respect… même s'« il n'y a pas de bonnes façons d'annoncer une mauvaise nouvelle ».
Ces repères s'articulent en trois temps : avant l'annonce, pendant, et après. Et à chaque fois, il est conseillé d'être en binôme. Le médecin (praticien en charge du patient décédé ou à défaut, celui qui a constaté le décès) prend la parole, tandis qu'une seconde personne, infirmier ou aumônier, est en soutien, une « sentinelle » chargée de veiller aux réactions du proche et son entourage.
Anticiper et prendre le temps
En matière de préparation, le CN2R conseille d'anticiper les difficultés, de prendre du temps, de travailler son attitude d'empathie et d'écoute, en faisant notamment attention à sa posture, et de repérer son propre état émotionnel. Il convient aussi d'anticiper les questions des proches (que s’est-il passé ? A-t-il souffert ? Est-il mort seul ? Peut-on le voir ? …). Sans euphémiser la mort ni utiliser trop de jargon médical, il est important de rassurer les proches et d’affirmer que tout a été fait pour que la souffrance soit épargnée au défunt.
Le CN2R détaille ensuite les situations, selon que l'annonce doit se faire au téléphone ou de visu, que le décès est soudain ou attendu, puis les réactions au décès, en insistant sur l'importance de respecter le rythme du proche.
Souci du soignant
Le CN2R insiste enfin sur le sens et la difficulté d'une telle annonce pour le soignant. « Ce moment, qui soulève la question de son propre rapport à la mort et à la perte, peut vous laisser des marques. Il est important d’être attentif à votre propre état émotionnel. Même pour le plus expérimenté des professionnels, certaines circonstances peuvent être extrêmement déstabilisantes comme l’annonce de la mort d’un enfant par exemple ou celle d’un patient suivi depuis longtemps ou avec qui des liens se sont noués », lit-on. Et d'inviter le soignant à ne pas rester seul, et à en parler avec un proche de confiance ou un confrère.
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