Coopération sanitaire

Des médecins mongols en France

Publié le 09/03/2010
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

CELA FAIT plusieurs années que l’ONG Santé Sud œuvre à améliorer la situation sanitaire en Mongolie. Depuis 1994 en effet, cette association est sur le terrain, suivant sa philosophie de base, « Agir sans remplacer », en accompagnant la réforme de la santé pour être au plus près des besoins des gens. « C’était une véritable révolution pour nous, explique Buhuu Tserendagva, aujourd’hui coordinatrice administrative de Santé Sud en Mongolie. Dans un état placé sous le régime soviétique, toutes les décisions venaient d’en haut. Nous avons dû apprendre à partir de la réalité des gens, c’est une véritable révolution dans les mentalités. »

Formation et réseaux.

Cette évolution a été accompagnée par les médecins et responsables de Santé Sud au travers de plusieurs programmes, bénéficiant de 70 % de financements européens. Après un travail sur l’accès aux soins de qualité, le programme 2003-2006 permettait de travailler sur les projets d’établissement d’hôpitaux. Ce projet novateur et participatif, mené sous l’impulsion du National Center of Health Development a permis à 19 hôpitaux de première ligne de repenser entièrement leur fonctionnement sur la base des besoins des patients et du personnel. Ensuite, des actions ont été menées sur les projets d’établissement des hôpitaux de référence. Enfin, la dernière phase a consisté à former les personnels et à constituer des réseaux à partir demars2009.

Ces trois dernières années, une cinquantaine de personnes sont parties assurer ces formations. « Nous avons organisé différentes formations sur les urgences, la pédiatrie, les soins palliatifs, l’hypertension artérielle, explique Patrick Dance, généraliste en milieu rural et référent technique formation et mise en réseau des hôpitaux en Mongolie. Il y a eu aussi remise à niveau des gestes quotidiens pour les infirmiers. »

Les formations sur l’éducation et la prévention sont également extrêmement demandées. C’est dans le cadre de ce dernier programme que deux femmesmédecins mongoles ont été accueillies en France pour un tour d’horizon des pratiques en santé. D’autant que le Dr Shirnen Lkhamsuren, fonctionnaire au ministère de la Santé, doit mener à bien maintenant le même type d’action dans une autre région, l’Arkhangaï. « Nous travaillons toujours dans le but de donner les connaissances de base et de permettre ensuite que nos partenaires du pays concerné soient confortés dans leurs compétences et puissent poursuivre seuls », résume Nicole Hanssen, directrice des programmes de Santé Sud.

HÉLÈNE FOXONET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8725