L’annonce a fait un tabac dans les médias italiens la semaine dernière : grâce aux services de la poste, les Italiens ont inventé la fécondation hétérologue (avec don de gamêtes) low-cost. Il s’agit d’une première pour ce concept lancé à Turin.
Des gamètes envoyés à l’étranger
Un couple infertile italien, désirant faire appel à la fécondation in vitro (FIV) avec don d’ovocyte pour un projet parental, a fait envoyer le sperme du mari à une banque de gamètes en Espagne – pays où les donneuses d’ovocytes sont notoirement plus nombreuses, du fait de la rémunération associée à l’acte. Une fois la FIV réalisée, l’embryon a été congelé, puis renvoyé par la poste à un centre hospitalier privé à Turin (spécialisé dans la FIV), prêt pour une implantation dans l’utérus de la candidate à la maternité.
Pour l’heure, le milieu médical italien n’a pas officiellement réagi. Mais en coulisses, l’affaire fait du bruit. Pour les spécialistes, si l’expédition d’ovocytes congelés par la poste n’est pas encore au point, la technique ne pose aucun problème sur le plan médical quand il s’agit de spermatozoïdes ou d’embryons.
« Décongeler un embryon avant de l’implanter est plus simple que décongeler un ovocyte. Les tentatives n’ont pas donné de bons résultats avec les ovocytes pour le moment, contrairement aux tests effectués sur des gamètes masculins qui fonctionnent bien », estiment les spécialistes du centre hospitalier romain, Sant’Anna.
Une opération rentable
Coût global de l’opération : 5 000 euros. Pas de frais de déplacements, de séjours, de demandes d’interruption de travail ou de coûts liés aux visites médicales. Une excellente nouvelle pour les couples en mal d’enfants qui actuellement dépensent plusieurs milliers d’euros pour trouver une donneuse d’ovocyte à l’étranger.
Selon les Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) italiens, l’Italie manque cruellement de donneuses d’ovocytes. Leurs travaux de recherche ont récemment révélé que quelques 8 000 couples se rendent chaque année à l’étranger pour tenter de résoudre leurs problèmes d’infertilité.
« L'adoption en 2014 d’un dispositif assouplissant la loi de 2004, qui interdisait la fécondation hétérologue, n’a pas vraiment fait bouger les choses. Le recours à un donneur est toujours très mal perçu en Italie », confirme le gynécologue Marco Macrì, qui exerce dans un hôpital de la banlieue romaine.
« Tant que les donneuses ne recevront pas de prime ou de remboursement pour leurs dons d’ovocytes en Italie, nous manquerons de matière première », assène Elisabetta Coccia, présidente de Cecos Italia. Pour compenser ce manque, la plupart des centres spécialisés italiens ont signé des contrats de collaboration avec des banques de gamètes espagnoles, danoises et grecques.
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