Directeur d’études à l’EHESS et au CNRS, c’est l’historien Patrice Bourdelais qui interviendra en ouverture du colloque, pour évoquer l’évolution de la prise en charge des plus démunis par le système de santé.
Après avoir décrit l’évolution longue de nos sociétés sur cette question, de la Rome ancienne au XIXe siècle, avec l’intervention, sous des formes diverses, des grandes institutions de l’État, de la Cité, ou de l’Église, il abordera le statut de l’hôpital : « À la fin du XIXe, explique-t-il, il devient clair que l’hôpital est un lieu de soins de pointe. Après avoir longtemps reçu principalement les pauvres et les démunis, il attire les classes aisées, qui le fréquentent de plus en plus depuis la Deuxième guerre mondiale, au point que les cliniques privées ont connu des difficultés pour se développer massivement en France et faire concurrence aux grands CHU. »
« Après cette mise en perspective, poursuit M. Bourdelais, je compte m’interroger en traitant la période la plus récente, sur les raisons de l’étonnement, de l’embarras, de la gêne occasionnée par la réémergence d’une misère visible chez les patients venus à l’hôpital public. Il convient aussi de s’interroger sur les stratégies que les classes nanties mettent en place pour ne pas croiser les populations démunies au sein des structures de soins qu’elles partagent avec eux. »
Violences sexistes et sexuelles : la Pr Agnès Buzyn se paye l’Ordre pour avoir « trop souvent protégé » les harceleurs
La santé publique doit être la deuxième priorité du Parlement européen, selon un sondage
Pas d’écrans avant 3 ans, pas de téléphone avant 11 ans… : la commission d’experts propose un guide fondé sur la science
Violences sexistes et sexuelles
Comment s’enracinent les schémas de domination à l’hôpital