En Israël, devenir médecin à l’âge de 40 ans n’est pas rare. La première raison, c’est l’armée, qui repousse de deux ou trois ans l’entrée en faculté. La deuxième, c’est la longueur et la difficulté d’accès aux études de médecine.
Le concours d’entrée à l’université est rude : 10 % d’admission en faculté de médecine avec un niveau extrêmement élevé. Certains le passent une fois, deux fois, trois fois… comme Imri, interne de chirurgie générale. À 32 ans, il termine à peine sa première année d’internat. Et ce dernier dure 7 ans. Pour d’autres spécialisations, comme la médecine interne et la médecine « de famille », le temps de formation est de 4 ans. Après, l’étudiant devient un « senior ».
Cinq stages hospitaliers
Avant l’internat, il aura fallu six années d’étude, les 3 dernières étant associées à du « bedside teaching ». Arrive alors le « stage », terme réservé à la « 7e année » de médecine. Une sorte d’année de transition entre les bancs de la fac et l’hôpital, qui comporte 5 stages hospitaliers différents (urgences, anesthésie et soins intensifs, pédiatrie, chirurgie et médecine interne). Ce n’est qu’à la fin de cette formation pratico-pratique, que l’étudiant obtient le diplôme de médecin et l’habilité à prescrire. Une fois sa spécialité choisie, il doit trouver un service susceptible de le former durant tout l’internat. À l’instar du clinicat en France, le choix de certains services peut se faire au prix d’une longue attente. « On peut attendre jusqu’à un an, précise Eytan, un interne de médecine interne. Il arrive qu’on fasse du bénévolat dans l’unité pour patienter ». À l’inverse, migrer dans le sud ou le nord d’Israël, ou choisir une spécialité sous-dotée, peut faire l’objet d’une belle rentrée d’argent : « J’ai eu un bonus de 300 000 shekels, raconte Imri, car la spécialité que j’ai choisie manquait de médecins ».
Confrontés au pire
Aujourd’hui, le jeune chirurgien reconnaît que « l’internat, c’est l’enfer ». Quelque 300 heures de travail dont 6 gardes par mois, et un salaire qui tourne autour de 4 000 euros. Si ses heures supplémentaires sont décomptées, le nombre de patients qu’il suit ne l’est pas. Tout comme le souligne son collègue Eytan, les hôpitaux sont surpeuplés : « Les gens dans le couloir, c’est normal », rapporte-t-il. Et, par extension, les violences dans les hôpitaux sont fréquentes. D’où la nécessité de se former aux outils de communication dispensés au centre de simulation médicale. Une formation obligatoire de 5 jours, surnommée le « cauchemar » a lieu la toute première semaine de l’internat. Elle vise à confronter les étudiants en médecine aux pires situations d’urgence et de violences. Afin qu’ils se dotent, auprès de mannequins et d’acteurs, des compétences cliniques et relationnelles nécessaires… au cas où le cauchemar deviendrait réalité.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships