La reconnaissance financière immédiate des hospitaliers dans la crise sanitaire prend forme, en attendant le plan massif d'investissement sur les carrières et l'hôpital promis par Emmanuel Macron.
Dans le cadre du plan d'urgence présenté ce mercredi, le gouvernement versera dès le mois de mai une prime exceptionnelle (nette) de 1 500 euros aux personnels des services de santé dans les départements les plus touchés par l'épidémie (une trentaine), et à ceux des services ayant accueilli des patients Covid-19 dans les départements les moins touchés, a annoncé ce mercredi le Premier ministre Édouard Philippe. Cette prime sera versée quel que soit le statut ou le métier considéré. « Internes, agents de service, infirmiers, médecins : tous ont formé un collectif dont l’effort doit être reconnu et valorisé», a précisé le gouvernement mercredi soir.
Les autres personnels de santé recevront une prime de 500 euros, a-t-il ajouté à l'issue du Conseil des ministres. Ces primes seront nettes de charges et d'impôts.
De surcroît, tous bénéficieront d'une majoration de 50 % de leurs heures supplémentaires effectuées, ce qui représente en moyenne plus de 600 euros par agent, là encore sans impôts ni charges, a précisé le ministre de la Santé Olivier Véran.
En vertu de ces annonces, chaque agent recevra donc en moyenne « 1 000 à 2 000 euros environ», a précisé Olivier Véran, avec un coût total pour l'État estimé à 1,3 milliard d'euros.
Autre précision importante : le ministère assure que les personnels des établissements de santé privés lucratifs et à but non lucratif « seront également concernés, et des contacts seront pris avec leurs fédérations pour arrêter avec elles les modalités de versement de la prime ». Le partenariat entre établissements publics et privés « a été crucial pour faire face à cette crise, comme l’ont témoigné les organisations mises en place notamment en Grand Est et en Île de France ».
Primes aussi à venir pour les EHPAD
S'ajoutera une prime à venir pour le personnel du secteur médico-social, notamment celui des EHPAD, qui ont dû se réorganiser. « Nous devons en la matière, échanger avec les collectivités locales, en particulier avec les départements qui en sont souvent les financeurs, pour déterminer les conditions de financement de cette prime », a précisé le Premier ministre.
Il a souligné que la France faisait face à l'épidémie du coronavirus « d'abord grâce à l'incroyable dévouement de tout le personnel soignant du pays », en première ligne « jour et nuit ».
8 milliards de plus pour la santé
Ces primes font partie d'un plan d'urgence global de 110 milliards d'euros, intégré à un nouveau projet de loi de finances rectificative. Au sein de celui-ci, un effort « historique » en faveur du système sanitaire est prévu, à hauteur de 8 milliards d'euros. Il inclut notamment l'achat de matériel et de masques pour près de 4 milliards d'euros, et le financement des primes.
Immédiatement après cette annonce, le collectif Inter-Hôpitaux a fait savoir que le système d'une prime ne lui convenait pas, jugeant le principe « discriminant » alors que des hausses de salaires sont demandées de longue date.
Le @CollectInterHop et @InterUrg demandent depuis des mois une augmentation de salaires pour tous les personnels hospitaliers les plus mal payés...
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) April 15, 2020
Le gouvernement répond uniquement par des primes. Y compris aujourd’hui face au #COVIDー19
Prime = discrimination = injustice
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