Seuls les médecins sont autorisés à réaliser des injections d’acide hyaluronique à visée esthétique, rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Depuis le début de l’année, l'agence a reçu une quarantaine de déclarations* d’effets indésirables liés à cette pratique effectuée par des personnes non autorisées (lorsque la profession est connue).
« Ces effets indésirables, pouvant aller jusqu’à des infections graves ou des nécroses de la peau, sont majoritairement liés à des pratiques non conformes, telles qu’un non-respect des conditions d’hygiène ou une injection mal réalisée », explique l'ANSM. Les injections d'acide hyaluronique, qui visent à combler les rides ou à modifier le volume corporel, représentent ainsi une pratique dangereuse dès lors qu'elles sont faites par des non-médecins.
Des compétences spécifiques pour garantir la sécurité
Elles requièrent des compétences en termes d'hygiène et d’asepsie (changement de seringue, de flacon, désinfection des locaux, etc.) et la maîtrise du produit injectable selon les zones ciblées. La formation des médecins et leur connaissance de l’anatomie du visage et du corps sont donc essentielles pour garantir la sécurité. « L’injection de l’acide hyaluronique nécessite la réalisation d’un interrogatoire clinique, pour vérifier notamment les antécédents médicaux du patient (allergies, maladies auto-immunes, etc.) et choisir les produits adaptés à la zone d’injection », complète l'ANSM.
L'utilisation à visée esthétique des acides hyaluroniques injectables, qui sont résorbables sur une durée plus ou moins longue selon leur nature et leur concentration, est donc réglementée et réservée aux médecins.
Des risques à court et à long terme
Lorsque les règles d’asepsie ne sont pas respectées lors de l'injection, il existe un risque d'infection locale - qui peut se généraliser (septicémie) en l'absence de prise en charge rapide -, mais aussi de contaminations virales (dont VIH) ou bactériennes si le matériel utilisé est partagé. En cas d'injection du produit dans un vaisseau sanguin, une nécrose peut survenir et conduire à l’amputation des tissus. S’il s’agit d’un vaisseau qui irrigue l’œil, il y a un risque de cécité. À plus long terme, les risques sont la mauvaise position du produit injecté en raison de sa migration et l’inflammation des tissus injectés.
« Les médecins savent prendre en charge les effets indésirables immédiats comme une allergie au produit injecté (choc anaphylactique), une nécrose/ischémie (vaisseau sanguin bouché), par un traitement médical adapté (antibiotique, anti-inflammatoire, hyaluronidase, etc.) et mettront en place un suivi adapté si nécessaire en cas d’effet indésirable à plus long terme », souligne l'ANSM.
L'agence rappelle par ailleurs que les personnes qui reçoivent l’injection doivent bénéficier d'une information éclairée sur les effets et les risques associés. Et la traçabilité du produit injecté (type, marque, numéro de lot) doit être conservée par le praticien. « Il est nécessaire que les personnes souhaitant recourir aux produits injectables de comblement des rides échangent avec leur médecin si elles ont besoin de clarifications ou d’informations complémentaires sur ce sujet », estime l'ANSM.
* Portail de signalement des événements sanitaires indésirables : https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.html#/accueil
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