À la veille de la journée mondiale sans tabac du 31 mai, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est réjouie du dernier bilan de la lutte contre le tabac. La ministre s'est dite « heureuse » de la baisse « historique » de la prévalence du tabagisme, avec un million de fumeurs de moins qu'en 2016.
« La lutte contre le tabac est l'affaire de tous », lance la ministre de la Santé en rappelant que le tabac est la première cause de décès évitable et la première cause de cancer. « Le tabac est aussi vecteur d'inégalité et pèse sur notre système de solidarité », souligne-t-elle, ajoutant que « chaque année, les dépenses de santé induites par le tabac coûtent 26 milliards d'euros à la collectivité ».
L'image du tabac change
Plusieurs actions conduites dans le cadre du programme national de réduction du tabagisme (PNRT) et ont permis le recul du tabac. À ce titre, Agnès Buzyn salue le « travail engagé et porté par Marisol Touraine ».
Le paquet neutre associé aux avertissements sanitaires davantage mis en évidence a « radicalement changé l'image du tabac en redonnant à ces produits une image en lien avec leurs effets », estime la ministre.
La volonté de rendre plus accessible les soins pour accompagner l'arrêt du tabac porte également ses fruits. « Aujourd'hui, en plus des médecins, ce sont près de 800 000 professionnels de santé qui peuvent prescrire des substituts nicotiniques, comme les infirmiers et les sages-femmes », précise Agnès Buzyn. Récemment, elle a annoncé le remboursement de deux substituts nicotiniques avec un prix fixé : « Pour la première fois, un outil de prévention est remboursé. »
Un recul important du tabagisme quotidien
La ministre se félicite également de la notoriété de l'événement « Mois sans tabac » mis en place en novembre depuis 2016 et qui « s'appuie sur l'engagement des professionnels de santé ».
Agnès Buzyn souhaite poursuivre la promotion de « lieux sans tabac » et salue à ce titre « l'excellente initiative » de l'école des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes qui deviendra à partir de jeudi un « campus sans tabac ».
« Nous avons plus récemment utilisé le levier fondamental qu'est la fiscalité », poursuit Agnès Buzyn, rappelant que le prix d'un paquet de cigarettes atteindra 10 euros en 2020.
« Après plusieurs années de stagnation, on observe un recul très important du tabagisme quotidien », s'enthousiasme Agnès Buzyn en commentaire du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (« BEH ») publié cette semaine. Une baisse de 9,1 % des ventes du tabac a par ailleurs été rapportée au cours du premier trimestre 2018 par rapport à la même période de 2017. « Avec la hausse de la fiscalité, nous pouvons espérer une dynamique pérenne », ajoute la ministre.
François Bourdillon, directeur de Santé publique France, a aussi fait part de son « immense plaisir » face aux données du Baromètre santé 2017, notant que la prévalence du tabagisme quotidien est passée en 1 an de 29,4 à 26,9 %. Il y voit une « rupture dans la lutte jamais observée en 10 ans ».
Pour la ministre, « ces premiers résultats sont très encourageants et confirment que les mauvais résultats en matière de tabac ne sont pas une fatalité ».
100 millions d'euros dédiés à la lutte contre le tabac
Elle a également présenté les axes du nouveau programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2018-2022. Mis en place en collaboration avec le ministère de l'Action et des Comptes publics, il sera dévoilé ces prochains jours. L'objectif : construire une « génération sans tabac ». Quatre axes majeurs se dégagent de ce PNLT : protéger les enfants pour éviter l'entrée dans le tabagisme, accompagner les fumeurs vers le sevrage, agir sur l'économie du tabac au niveau européen et diffuser les connaissances sur le tabac, tout en continuant les évaluations et les recherches.
Quelque 100 millions d'euros du fonds de lutte contre le tabac, géré par la caisse nationale de l'Assurance maladie, vont bénéficier aux actions du PNLT. Un appel à projets de recherche et d'intervention pour réduire et lutter contre le tabagisme porté par l'Institut national du cancer (INCa) et l'Institut de recherche en santé publique (IReSP) est notamment financé par ce fond.
Si les chiffres 2017 sont encourageants, le tabac continue de tuer 200 personnes par jour en France. « Nous devons poursuivre les efforts contre l'un des fléaux les plus importants de santé publique », estime Agnès Buzyn.
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