Améliorer l’accès aux soins et la prévention des usagers de drogues par voie intraveineuse pourrait permettre d'enrayer d'ici à une vingtaine d'années les épidémies du VIH et de l’hépatite C en Europe de l'Est et en Asie centrale.
C’est ce que démontre une étude française présentée lors du Congrès de l’Association européenne pour l’étude du foie (EASL) à Barcelone (Espagne). Cette étude menée sous la direction du Pr Yazdan Yazdanpanah (IAME, Unité mixte de recherche U1137 INSERM/Université Paris-Diderot/Université Paris Nord), avec le soutien de l’Agence France recherche nord & sud sida-HIV hépatites (ANRS) s'est focalisée sur cinq pays : Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan, Moldavie, Tadjikistan. L'objectif étant de déterminer quel y serait l’impact, en termes de santé publique, du développement de programmes d’intervention ciblant les usagers de drogue par voie intraveineuse (UDVI).
Une diminution de la prévalence de 83 % pour le VIH et 99 % pour le VHC
Pour cela, les chercheurs ont évalué grâce à une modélisation mathématique l’efficacité, le coût et le ratio coût-efficacité d’une amélioration de la couverture en soins et en prévention de la population des UDVI et l’impact de ces mesures sur la population générale de ces pays. Les différentes interventions évaluées comprenaient : les échanges de seringues, le traitement de substitution aux opioïdes, le dépistage du VIH et du virus de l'hépatite C (VHC), le traitement antirétroviral contre le VIH et le traitement antiviral à action directe contre le VHC. L’évaluation a porté sur une durée théorique de 20 ans (de 2013 à 2033). Résultats : chez les UDVI, l’estimation de la diminution de la prévalence sur 20 ans serait comprise, selon les pays, entre 36 % et 99 % pour le VHC et entre 50 % et 83 % pour le VIH.
Une mesure de santé parmi les plus efficaces
Le ratio coût-efficacité de ces mesures serait inférieur à 3 fois le produit intérieur brut (PIB) par habitant. Un indicateur qui les place dans les politiques de santé « efficaces ». Et elles le seraient plus encore, selon les auteurs de l'étude, si le prix des antiviraux à action directe contre le VHC était abaissé à 900 dollars (soit 796 euros) par traitement : le ratio coût-efficacité serait alors inférieur à une fois le PIB par habitant dans les 5 pays, cotation correspondant aux mesures de santé « très efficaces ». Pour le Pr Yazdanpanah, ces résultats sont « des indicateurs forts en faveur d’une amélioration de la prévention et de la prise en charge des usagers de drogues en Europe de l’Est et en Asie Centrale. Pour des coûts relativement peu élevés, des programmes d’intervention ciblés auraient un impact important sur la prévalence du VHC et du VIH non seulement parmi les usagers de drogues mais également à l’échelle de l’ensemble des populations. Le bénéfice de tels programmes serait donc global. »
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